Conférence sur la Hollande

On sait que la Hollande est le pionnier dans la décadence morale (avortement, mariage des homosexuels, euthanasie, eugénisme…) et religieuse, quelque chose comme un laboratoire du déraillement de l’humanité, pire, préfigure de l’enfer moral qui engloutira tôt ou tard nous autres Européens, si ce n’est pas déjà fait. Mais on ne savait pas à quel point le libéralisme sévit en Hollande. Voici quelques détails repris du tout récent rapport sur la Hollande de l’abbé Eric Jacqmin de la FSSPX, ordonné prêtre en 1995, qui y a passé 5 ans d’apostolat. En introduction l’abbé prévient: « Les hollandais veulent être les meilleurs en progrès libéral; cela signifie en réalité que, peut-être sans le savoir, ils sont les pires. » Selon ce jeune abbé, celui qui dit libéral dit moralement corrompu. « La libre volonté est considéré comme un nouveau dieu », qui ne peut être limité ni par le catholicisme ni par la loi naturelle. En fait la liberté se trouve limitée uniquement par la liberté des autres, et on fabrique quelques « règles de conduite, sorte de feux de circulation » pour éviter le chaos total. Mais même si certaines lois morales existent encore, elles ne sont plus appliquées.

– La ministre de la santé Mme Borst parle dans un journal d’un enfant handicapé qui fut tué après sa naissance. Elle dit que selon la loi c’était un meurtre, mais que le médecin ne sera pas poursuivi dans ce cas parce que l’injection létale fut donnée par le médecin concerné après consultation avec les parents; de toute façon, dit-elle, cet enfant avait peu de chance d’arriver à ‘un niveau acceptable de valeur de la vie humaine’…

– Un soir on pouvait voir à la télévision un médecin raconter qu’il était fier d’être un champion: il était le premier à avoir réussi à transformer un couple marié en changeant par voie chirurgicale les sexes, l’homme en femme et la femme en homme. Ils avaient des enfants…

– Le libéralisme va si loin qu’on retire la police des rues parce que cela pourrait faire penser à un ‘état fasciste’. Résultat, les gens sont attaqués, blessés, tués dans la rue par toute sorte de drogués, d’immigrés ou de criminels. De toute façon, le juge libérerait les malfaiteurs le lendemain, pour ne pas être traité de ‘fasciste’ en jugeant ces pauvres étrangers. Il est rapporté qu’un homme tenait dans sa maison un malfaiteur sous la menace d’une épée Samurai jusqu’à ce que la police arrive. La police libéra le voleur, prétextant que « ce n’est qu’un pauvre type », et le propriétaire de la maison fut mis en prison pour avoir « traumatisé ce pauvre type avec une épée Samurai ».

– Certains prêtres sont dégoûtés. Pour eux, leur apostolat se résume à l’accompagnement à la mort: « nous accompagnons nos fidèles à leur tombe et ensuite nous fermerons la mission, car il est impossible d’augmenter le nombre de fidèles dans ce pays moralement totalement corrompu ». L’abbé Jacqmin n’est pas de ceux-là. Il veut sauver ce qu’il peut, et il réussit ici et là. « Le mal est là pour que le bien se révèle encore plus fort », dit-il. Mais, selon lui, le nombre de catholiques en Hollande ne dépasse actuellement plus 200 familles qu’il considère comme saints, voire héros et martyrs « dans une situation pire celle vécue par Lot à Sodome ». Il évoque la situation d’une apothicaire catholique qui se trouve confrontée à l’obligation de vendre les pilules abortives, et qui abandonne son travail pour se consacrer entièrement à la mission. La situation d’une élève sage-femme qui doit, pendant son cours de formation, assister à un avortement réel. La situation de plusieurs fidèles qui n’osent envoyer leur parents à l’hôpital ou en maison du 3e âge pour éviter qu’ils soient euthanasiés, et qui se consacrent pendant des années au soin de leurs parents. « L’euthanasie est pratiquée de façon presque automatique dans nos hôpitaux », dit le prêtre. Le personnel médical aurait inventé un nouveau traitement, appelé par l’ancienne notion catholique de ‘mortification’: on enlève aux paralysés l’arrivée du sérum, et après deux ou trois jours ils sont morts. Il a donné lui-même à une telle ‘malade’ l’extrême onction, prévenu heureusement par une infirmière ‘bien-pensante’. Pendant qu’il était là, il pouvait faire boire à la dame paralysée un verre d’eau qu’elle a avalé avidement, mais quelques jours plus tard elle était morte. Dans un journal de 1997 il est précisé, selon l’abbé, que « 55 % des patients dans les maisons des vieux meurent de ce manque de soins appelé ‘mortification’ « . Cela va si loin qu’un homme fut traité de ‘sadique’ par les infirmières parce qu’il ne voulait pas que sa maman soit euthanasiée. Un autre fut interrogé pendant plusieurs heures par 10 médecins puisqu’il refusait l’euthanasie pour sa mère. Des situations que l’abbé appelle « chaotiques ».

– Dans l’Eglise, la situation est analogue. L’abbé donne l’exemple de l’association Una Voce en Hollande qui demanda, pour une seule messe suivant l’ancien rite St Pie V par an, une église à leur évêque Mgr Bomers, connu comme le plus ‘conservateur’. Il disait que, sous la pression des progressistes, il ne pouvait faire aucun pas dans leur direction, mais il leur conseilla d’aller voir chez les orthodoxes syriaques (schismatiques) à Amsterdam, pour se faire louer leur église pour cette messe, contre quelques frais de location. Les négociations avec les syriaques allaient bon train, quand subitement ils devaient décliner, car ils avaient un autre client auquel ils louaient leur église, chaque dimanche, la très catholique « Opus Dei », également envoyée ici par leur évêque, et ceux-ci refusaient que Una Voce dise aussi des messes, même si ce n’est qu’une fois par an, dans cette même église. Fratricide inter-catholique, chez les schismatiques! Par contre, ce même Mgr Bomers ne se gêne pas de tolérer que dans sa cathédrale fût célébrée une « Messe rose » où les homosexuels ont publiquement remercié Dieu pour leurs amitiés homosexuelles. Selon l’abbé, la Hollande était un des premiers pays catholiques du monde avant le Concile, avec le plus grand nombre de conversions de protestants et la plus grande proportion de missionnaires à l’étranger. La très grande église St Willibrorde à Amsterdam témoignait de cette époque, mais son évêque l’a fait dynamiter en 1973 pour effacer l’aspect jugé ‘trop triomphaliste’ de l’Eglise. La Vatican a manœuvré très prudemment pour amener le modernisme dans ce pays. D’abord il nomma trois évêques très conservateurs, dont Mgr Simonis et Mgr Gijsen. Puis, petit à petit, selon le slogan « ne soyez pas plus catholiques que le pape », la transformation fut opérée. Mgr Gijsen fut envoyé ‘au frigidaire’ en Islande, et Mgr Simonis, devenu cardinal, célèbre aujourd’hui à Utrecht des messes ‘pontificales’ par exemple dans une énorme tente de cirque, sous les ballons des clowns. Mgr Muskens, évêque ‘catholique’ de Breda, aurait déclaré, dans une interview publiée par un journal, qu’il saurait maintenant, après avoir visité le Kennedy Space Centre, qu’il n’y a ni ciel ni enfer; qu’il est bon que sa maman aurait été ‘euthanasiée’ par une injection de morphine; qu’il lirait des revues porno avec grand intérêt; qu’il serait d’accord pour que les femmes puissent devenir cardinal, voire pape; qu’il respectait le style de vie homosexuel; que les gens devraient pouvoir recevoir les contraceptifs gratuitement, etc. L’évêque de Limburg a donné la grande église catholique de Maastricht, Sainte Marie, comme mosquée aux musulmans, « puisqu’ils préféraient une église avec un dôme ». Cardinal Simonis, primas de Hollande, a même déclaré que l’Etat devait donner de l’argent aux musulmans afin qu’ils puissent construire des mosquées partout dans le pays. Mais à la Fraternité St Pie X, on refuse tout lieu. A La Haye, ils ont dû se réfugier dans un bateau de 50 m de long qu’ils ont transformé en une chapelle, d’ailleurs fort appréciée par les fidèles. Le curé à côté a déclaré qu’il ne ferait « jamais une procession avec le Saint Sacrement comme ces Lefèbvristes, parce que cela ne fait pas de sens de se promener derrière un bout de pain ».

Les statistiques disent que 90% du personnel pastoral

– laïcs engagés et clergé

– ne croient plus en la transsubstantiation. Un frère cistercien avoua à l’abbé qu’ils reçoivent des moines bouddhistes dans leur monastère, et qu’ils reçoivent même la communion sans conversion au catholicisme. Résultat de tout cela : l’an dernier 650 églises furent fermées dans ce minuscule pays. L’abbé termine son rapport avec ces paroles : « Ô Seigneur, restez avec nous, puisque le soir des ténèbres vient sur nos pays ! »

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