Mère Marie-Agnès-Claire Steiner naquit dans le Tyrol allemand, en 1813. Orpheline de père, et mal-aimée par sa mère, c’était une enfant de santé fragile qui manifesta une grande piété et une dévotion précoce à la Passion de Jésus. Dieu lui inspira, dès l’âge de 10 ans, la pensée de sa vocation religieuse qui se concrétisa par son entrée dans le couvent des « Pauvres Dames » de la ville d’Assise. Elle prit donc le voile des Clarisses et habita successivement Assise et Pérouse.
La vie de la servante de Dieu s’écoula au milieu de prodiges. Elle eut à souffrir de maladies, les plus cruelles, et de souffrances de toutes sortes. Elle reçut des stigmates visibles et douloureux mais sans écoulement de sang. Elle méditait sans cesse sur la passion de Jésus-Christ ; unie très intimement à l’Époux céleste, elle reçut la mission de travailler au bien de l’Église et au salut des âmes, par le renouvellement de l’esprit intérieur ; dans ce dessein, elle devait offrit à la justice divine une expiation pour les péchés et pour les crimes du monde ; c’était la grande affaire de sa vie.
Elle reçut des connaissances très étendues sur les événements présents et futurs, avec pour mission d’annoncer au monde les fléaux qui allaient le frapper durant un temps de purification qui devait précéder le triomphe final de l’Eglise. Ce fut dans l’année 1849, que la Mère Steiner fut invitée à venir à Pérouse par l’archevêque-évêque Monseigneur Pecci, devenu Sa Sainteté le Pape Léon XIII, qui, après avoir examiné sérieusement sa doctrine et ses révélations, fut plein d’estime pour la servante de Dieu, et la chargea d’établir la réforme dans un monastère de Clarisses de cette ville, ce qui se réalisa le 12 janvier 1850.
Pie IX, dont on aurait pu faire d’avance l’histoire à l’aide des révélations de la Mère Steiner, lui accordait la plus grande confiance, et ne l’appelait que « la sainte vraiment sainte ». Cette religieuse d’une vertu héroïque annonça à plusieurs reprises la date de sa mort qui survint le 29 août 1862, à Nocera. Elle connut la mort d’amour et quitta ce monde en réputation de sainteté, entourée de tous les signes de la prédestination. Une fragrance céleste persista près de sa dépouille jusqu’au moment de sa sépulture, et même au-delà.
Favorisée du don de prophétie à un degré éminent, ses révélations expliquent le plan divin concernant les hommes coupables. Nos péchés amènent la réprobation de ceux qui abusent de la grâce et, parmi leurs suites, il faut ranger les morts subites, la perte de la foi, les persécutions contre l’Eglise qui sont la cause de la damnation de beaucoup.
En 1843 la mère Steiner avait vu une foule de démons sortir de l’enfer et venir sur la terre pour ruiner la foi.
En 1845 la Sainte Vierge disait à la Mère Steiner :
« Si l’on n’obtient pas grâce par les prières, le temps viendra où l’on verra l’épée et la mort, et Rome sera sans pasteur ».
Le soir du 26 janvier1854
pendant ma méditation, écrit la Mère Steiner, la très Sainte Vierge me dit que Dieu ne pouvait plus suspendre les châtiments et que la Sainte Vierge lui apparaissait, déplorant avec des larmes de sang l’ingratitude des hommes et leur mépris des grâces accordées, ce qui l’empêchait de pouvoir apaiser la colère divine. La Sainte Vierge lui fit les recommandations suivantes :
« Il y a des choses qui déplaisent et auxquelles on ne veut pas croire ; mais toi, tu n’as qu’à obéir et tu peux me laisser le soin du reste. Ma fille, intercède pour obtenir l’éloignement des fléaux qui menacent le monde : il faut qu’on prenne les moyens ; et ceux qui voudront les prendre seront assurés de ma protection. Il y aura encore une autre tempête, puis viendra la tranquillité ; alors tous ou presque, tous seront renouvelés, si on met la main à l’oeuvre ».
Elle lui dit ensuite : « Vois combien d’hommes alors auront disparu de la terre. Mais on ne lui montra pas comment ils seront détruits » ».
En 1861, pour encourager la Mère Steiner à prier pour l’Eglise, le Seigneur lui fit voir, qu’après le grand fléau, le monde serait renouvelé, et elle communiqua le résumé de cette vision à Monseigneur Madrigali, camérier de Pie IX, qui a déposé en ces termes :
« Un jour, la Mère Steiner me dit, à moitié triste et à moitié joyeuse : « Le Seigneur m’a promis de voir le monde renouvelé. Oh! qu’il était beau ! Bien peu ! Bien peu resteront du monde ancien. Ce petit nombre apparaissait plein de ferveur et appliqué à louer le Seigneur, à le remercier, à le bénir. Ils étaient comme les fidèles de la primitive Église… » »
La Sainte Vierge me dit un autre jour :
« « Mon Fils doit châtier le monde pour la grande ingratitude et les péchés des hommes, ainsi que pour le peu de foi de tant de chrétiens qui devraient être de vrais enfants de la sainte Eglise ».
En voyant le monde et le cœur de ses habitants, j’ai eu l’impression que j’en mourais… Je vois le Seigneur qui frappe le monde et le punit d’une manière terrible. Les religieux devront quitter leurs monastères et les religieuses leurs couvents, surtout en Italie. La Sainte Eglise sera persécutée.
Une fois, la Sainte Vierge me dit : « que les châtiments viendraient si les hommes ne se corrigeaient pas et s’ils n’imploraient pas miséricorde… »
Notre Seigneur lui répétait sans cesse que le seul moyen d’empêcher les fléaux de fondre sur le monde et les âmes de se perdre, était que chacun s’efforçât d’abord de renoncer au péché et que les prêtres et les religieux devaient prier et se mortifier pour le salut des autres.
« Ce que Dieu reproche au peuple chrétien », disait la Mère Steiner, « c’est son peu de foi, le désordre des moeurs, le progrès de l’indifférence religieuse, l’action des sectes vomies par l’enfer, pour déclarer une guerre ouverte à Dieu et à son Christ, les impiétés et le sacrilège qui provoquent la colère divine ».
Alors je dis : « Mais il y a beaucoup de justes ! » La Sainte Vierge me les montra et je vis qu’ils étaient peu nombreux. J’en vis beaucoup qui, en vérité, étaient en état de grâce et sans avoir commis de péché grave ; mais leur prière n’était pas agréable parce qu’ils avaient le coeur partagé en deux et même en plusieurs compartiments. Je demandai quels sont les châtiments qui viendront. Elle me répondit : « Plusieurs, dont le plus grand est l’impénitence finale à cause de l’abus des grâces, les morts subites, la perte de la foi, et la persécution contre la sainte Église avec des troubles dans les villages et l’es cités ».
Une autre fois comme elle pleurait à chaudes larmes et paraissait déchirée par une très grande douleur, elle dit :
« Oh! j’ai vu le Divin Maître, qui, la verge en main, allait frappant le monde et le châtiant d’une manière épouvantable, afin que le petit nombre d’hommes et de femmes qui y resteront encore, soient vraiment droits de coeur et qu’ils vivent en bons chrétiens d’une manière vraiment honnête et pleinement chrétienne… ».
« Une autre fois, la Mère Steiner ajouta : « Je ne me souviens pas d’avoir vu les hommes apporter des remèdes aux maux spirituels du monde. Ces remèdes ne viendront que du Ciel » ».
II n’y a pas de doute que le Seigneur n’ait montré à sa servante la série distincte des fléaux auxquels la terre sera exposée avant que s’obtienne le triomphe tant désiré de la sainte Église, afin de l’encourager à satisfaire sa justice par ses prières et ses pénitences, et pour hâter le secours de ses infinies miséricordes.
« « Le Seigneur m’a donné de contempler combien le monde sera beau, une fois le châtiment passé. Quelle splendeur ! De l’ancien monde, il ne reste que peu, très peu d’hommes. Mais ceux-ci m’ont paru plein de zèle et animés d’un seul désir : louer, adorer et remercier Dieu. Ils ne pensaient aux choses d’ici-bas, ni aux intérêts terrestres ; toutes les aspirations allaient à leur sanctification personnelle. Bref, ils étaient comme les chrétiens des premiers temps de l’Eglise. En voyant un monde aussi beau, je fus grandement consolée et prise d’un saint transport. L’idée me prit de vouloir demeurer en vie, dans des temps si heureux ».
Le Seigneur lui dit encore que le triomphe de l’Église était assuré, que la résurrection de l’Italie viendrait certainement, et que le rétablissement des choses se ferait d’une manière très prompte et comme en un clin d’oeil, niais après de grands châtiments.
Pourquoi avons-nous rappelé ces prophéties ? C’est pour ranimer dans le peuple chrétien les ardeurs de la Foi, la ferveur de la prière, et les saintes austérités de la Pénitence.
« Priez, priez, mes enfants, mon fils se laisse toucher… » disait Notre Dame de Pontmain. « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! » s’écriait, par trois fois, Notre Dame de Lourdes.
« Prie-Moi par Mon Mon Coeur », disait notre Seigneur à la Mère Steiner, « afin que mon Père use de miséricorde… Possède Mon Cœur, et il ne te refusera rien » ».