Tous les accords en détail que la FSSPX a faits avec Rome après 1970
La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre, a eu des relations complexes avec le « Saint-Siège » depuis sa création. Voici un aperçu des principaux accords et tentatives de rapprochement entre la FSSPX et Rome après 1970 :
1. Protocole d’accord du 5 mai 1988
Le 5 mai 1988, Mgr Lefebvre et le « cardinal » Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, signent un protocole d’accord visant à régulariser la situation canonique de la FSSPX. Les points clés de cet accord incluent :
- Engagement doctrinal : La FSSPX promet fidélité à l’Église catholique et au pape, accepte la doctrine du magistère telle que présentée dans Lumen gentium §25, et reconnaît la validité de la messe et des sacrements promulgués par les papes Paul VI.
- Reconnaissance canonique : La FSSPX serait érigée en société cléricale de vie apostolique de droit pontifical, avec des dispositions spéciales pour le culte public et les activités apostoliques.
- Consécration épiscopale : Il est envisagé de consacrer un évêque issu de la FSSPX, avec l’approbation du « pape ».
Cependant, Mgr Lefebvre estime par la suite que les garanties offertes ne sont pas suffisantes, notamment concernant la date de la consécration épiscopale. Le 30 juin 1988, il procède à la consécration de quatre évêques sans mandat pontifical, entraînant une rupture avec Rome.
2. Levée des excommunications en 2009
Le 21 janvier 2009, en réponse à une demande de Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la FSSPX, le « pape » Benoît XVI lève les excommunications des quatre évêques consacrés en 1988. Cette mesure vise à favoriser la réconciliation et à encourager la poursuite du dialogue doctrinal.
3. Discussions doctrinales et avancées récentes
Depuis la levée des excommunications, des discussions doctrinales se sont poursuivies entre la FSSPX et le Saint-Siège. Parmi les développements notables :
- 2015-2016 : Lors du Jubilé de la Miséricorde, le « pape » François accorde aux prêtres de la FSSPX la faculté d’absoudre validement les péchés. Cette faculté est ensuite prolongée au-delà du jubilé.
- 2017 : François autorise les évêques diocésains à accorder aux prêtres de la FSSPX la faculté d’assister aux mariages de leurs fidèles, sous certaines conditions.
- 2017 : Le « Saint-Siège » confirme que le Supérieur général de la FSSPX peut ordonner des prêtres sans avoir besoin de l’approbation des évêques diocésains, ce qui revient à reconnaître de facto la juridiction de la Fraternité pour les ordinations.
- 2020 : Il est confirmé que le Supérieur général de la FSSPX dispose d’une juridiction interne pour juger ses propres prêtres à Rome, ce qui signifie que la FSSPX possède un système judiciaire propre reconnu par Rome sans être pleinement réintégrée dans la structure canonique de l’Église officielle.
Conclusion
Ces mesures montrent une reconnaissance croissante par le Saint-Siège des activités sacramentelles et pastorales de la FSSPX, en particulier en ce qui concerne la juridiction nécessaire pour la validité des sacrements de confession et de mariage. Cependant, aucun accord définitif n’a été conclu à ce jour, et la situation canonique de la FSSPX reste irrésolue.
L’attitude d’une congrégation qui reconnaît un hérétique manifeste comme pape et fait des accords avec Rome apostate, selon la doctrine de l’Église avant 1962
1. Principe fondamental : Un hérétique manifeste ne peut pas être pape
Avant 1962, la théologie catholique enseignait unanimement qu’un hérétique manifeste ne pouvait pas être pape. Ce principe repose sur l’indéfectibilité de l’Église et sur l’unité de la foi.
A. Saint Robert Bellarmin (†1621), Docteur de l’Église
Dans De Romano Pontifice, lib. II, cap. 30, Bellarmin écrit :
« Un pape manifestement hérétique cesse de lui-même d’être pape et chef, de la même manière qu’il cesse de lui-même d’être chrétien et membre de l’Église. »
➡ Application à notre cas :
- Si une congrégation accepte un hérétique manifeste comme pape, elle se trompe gravement et agit contre la doctrine traditionnelle de l’Église.
B. Saint François de Sales (†1622)
Dans Les controverses, ch. VI, il affirme :
« Si jamais le pape devenait hérétique, il tomberait de sa dignité et hors de l’Église. »
➡ Conclusion :
- Un hérétique manifeste ne peut pas être pape car il est hors de l’Église.
C. Code de Droit Canon de 1917
- Canon 188, §4 :
« Tout office ecclésiastique devient vacant automatiquement (ipso facto) si son titulaire abandonne publiquement la foi catholique. »
➡ Application :
- Un pape tombé dans l’hérésie perd son office sans besoin de jugement.
- Une congrégation qui continue à le reconnaître commet une grave erreur contre la foi.
2. Qu’arrive-t-il à une congrégation qui suit un antipape ?
Si une congrégation reconnaît un hérétique manifeste comme pape pendant un siège vacant, elle se place dans une situation de schisme ou d’hérésie, selon les cas.
A. Si elle reconnaît un antipape sans être elle-même hérétique
Canon 2314, §1 (1917) : « Tous ceux qui donnent un appui public au schisme encourent l’excommunication ipso facto. »
➡ Une telle congrégation devient schismatique, car elle suit une autorité illégitime et extérieure à l’Église.
B. Si elle adopte les erreurs de cet antipape
Canon 1325, §2 (1917) : « Celui qui, après avoir été averti, ne renonce pas à son hérésie doit être considéré comme un hérétique manifeste. »
➡ Elle devient hérétique et perd son appartenance à l’Église.
3. Le cas où une congrégation fait des accords avec Rome apostate
Dans notre hypothèse, non seulement la congrégation reconnaît un antipape hérétique, mais elle passe également des accords avec une Rome tombée dans l’apostasie. Avant 1962, la doctrine catholique condamnait sévèrement tout compromis avec des hérétiques.
A. Le Formulaire infaillible de saint Pape Hormisdas (519)
Le pape Hormisdas, dans son formulaire utilisé pour rétablir l’unité avec les évêques orientaux après le schisme d’Acace, déclare :
« Nous devons rester éloignés de toute communion avec ceux qui ont rejeté la foi. » Et il ajoute spécifiquement qu’Acace est condamné non seulement pour ses propres erreurs, mais aussi : « Pour avoir eu des rapports avec les hérétiques. »
➡ Application à notre cas :
- Une congrégation qui fait des accords avec une autorité apostate tombe sous la même condamnation qu’Acace : elle est jugée complice des hérésies de cette autorité.
- La doctrine traditionnelle enseigne que tout compromis avec une autorité hérétique est une trahison de la foi.
- Être en relations amicales avec un hérétique, comme le faisait l’évêque Acace, est condamné comme une faute grave par le pape Hormisdas.
- Ce comportement pourrait être qualifié de semi-hérésie ou demi-hérésie, à l’instar des semi-ariens et semi-rationalistes, qui, bien que n’étant pas totalement hérétiques, favorisaient des erreurs graves.
B. Accords sur les ordinations et les tribunaux ecclésiastiques
- En 2017, le Saint-Siège a accordé à la FSSPX le droit d’ordonner ses prêtres sans avoir besoin de l’approbation des évêques diocésains, ce qui revient à reconnaître de facto la juridiction de la Fraternité pour les ordinations.
- En 2020, il a été confirmé que le Supérieur général de la FSSPX dispose d’une juridiction interne pour juger ses propres prêtres à Rome, ce qui signifie que la FSSPX possède un système judiciaire propre reconnu par Rome sans être pleinement réintégrée dans la structure canonique de l’Église officielle.
C. Saint Thomas d’Aquin, Summa Theologica, II-II, q. 10, a. 11
« On ne doit pas avoir de communion spirituelle avec ceux qui s’écartent de la vraie foi, car cela revient à consentir à leur hérésie. »
➡ Application :
- Toute congrégation qui passe des accords avec des hérétiques manifeste son consentement tacite à leurs erreurs.
D. Canon 1258 du Code de 1917
« Il est interdit aux catholiques de participer activement aux rites hérétiques ou de collaborer avec eux dans des activités religieuses. »
➡ Conclusion :
- Toute collaboration avec une Rome apostate constitue un acte de complicité dans l’apostasie et est strictement condamnée.
4. Que doit faire un fidèle dans ce cas ?
Selon Saint Vincent de Lérins (Commonitorium, chap. 3) :
« Quand presque toute l’Église semble être tombée dans l’erreur, il faut s’attacher à la foi traditionnelle transmise par les Pères. »
Solution :
- Un fidèle ne peut pas suivre une congrégation qui accepte un antipape hérétique et fait des accords avec une Rome apostate.
- Il doit s’accrocher à la Tradition, même s’il est isolé.
➡ L’Église ne disparaît pas, mais les catholiques doivent rester attachés à la foi traditionnelle et rejeter toute fausse autorité.