Non, dans l’Église catholique, le nombre des adhérents n’est pas un critère déterminant pour la vérité. La vérité de la foi catholique repose sur la Révélation divine, transmise par l’Écriture Sainte et la Tradition, et interprétée de manière infaillible par le Magistère de l’Église. Plusieurs principes théologiques et passages bibliques confirment cette position :
1. La Vérité ne dépend pas du nombre
Jésus lui-même a averti que la vérité ne serait pas nécessairement adoptée par la majorité. Il a déclaré :
- « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui le trouvent. » (Matthieu 7,13-14)
- « Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18,8)
Ces paroles montrent que la fidélité à la vérité ne se mesure pas à la popularité ou au nombre de ceux qui y adhèrent.
2. L’exemple de l’histoire de l’Église
- L’Ancien Testament montre que Dieu a souvent agi à travers un « reste fidèle » plutôt qu’une majorité (par exemple, l’histoire d’Élie et des 7 000 fidèles en Israël, 1 Rois 19,18).
- La Passion du Christ : Au moment de la crucifixion, presque tout le peuple s’était détourné de Jésus. Pourtant, cela ne remettait pas en cause la vérité de son enseignement.
- Les crises dans l’Église : Il y a eu des périodes où la majorité des fidèles ou des évêques étaient influencés par des erreurs doctrinales (par exemple, l’arianisme au IVe siècle). Saint Athanase a été un des rares défenseurs de la foi orthodoxe contre une majorité d’évêques qui avaient succombé à l’hérésie.
3. L’Église est indéfectible mais pas toujours nombreuse
L’Église a reçu la promesse du Christ : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28,20). Cependant, cela ne signifie pas que son influence ou son nombre seront toujours dominants à toutes les époques. Ce qui garantit la vérité de l’Église, ce n’est pas son nombre mais :
- L’assistance du Saint-Esprit qui la guide dans la vérité (Jean 16,13).
- Le Magistère infaillible qui protège la doctrine contre l’erreur.
- Les promesses du Christ qui assurent que « les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » (Matthieu 16,18).
Conclusion
Le nombre de fidèles n’est pas un critère de vérité dans l’Église. L’histoire et l’Écriture montrent que la vérité peut parfois être défendue par une minorité. Ce qui compte, c’est la fidélité au Christ, à son Église et à son enseignement transmis par le Magistère.