Dans les circonstances extrêmes où l’Église semble être dans une crise profonde (vacance du Siège Papal, confusion doctrinale, schisme ou hérésie parmi les autorités ecclésiastiques), l’attitude idéale d’un fidèle laïc, selon la doctrine de l’Église catholique, serait guidée par plusieurs principes fondamentaux. Ces principes comprennent la fidélité à la foi catholique, la préservation de la vérité, et la soumission à la loi divine, même en temps de crise.
Voici les principaux éléments qui composent l’attitude idéale d’un fidèle laïc dans cette situation, selon la doctrine pré-1962 :
1. Fidélité à la foi catholique et aux enseignements de l’Église
La première et la plus importante attitude d’un fidèle laïc serait de rester fidèle à la foi catholique authentique, telle qu’elle a été transmise par les apôtres et les saints, et ce, malgré la confusion et l’hérésie qui peuvent affecter certaines parties de l’Église.
- Protéger et préserver la doctrine catholique : Un laïc doit veiller à rester fermement attaché à la doctrine catholique telle que l’Église l’a toujours enseignée, en évitant toute forme d’erreur ou d’hérésie, même si elle provient d’autorités ecclésiastiques apparemment légitimes. Cela signifie adhérer aux dogmes de l’Église, à la doctrine morale traditionnelle, et aux pratiques sacramentelles authentiques.
- Ne pas se laisser séduire par les fausses autorités : En période de crise, où certains évêques, cardinaux ou même papes peuvent être perçus comme errants, un fidèle doit discerner soigneusement la vérité et ne pas suivre ceux qui prêchent des doctrines fausses ou schismatiques, même s’ils détiennent des titres ecclésiastiques.
2. Pratique religieuse personnelle et familiale
Même dans une situation où l’Église hiérarchique semble désorientée ou corrompue, un laïc doit maintenir la pratique religieuse personnelle et familiale. Cela inclut :
- Assister à la Messe (si possible) : Dans la doctrine traditionnelle, la Messe est un sacrement essentiel. Si possible, un fidèle laïc doit continuer à assister à la Messe, célébrée par un prêtre traditionnel et non par un membre de la hiérarchie ecclésiastique en crise. Le prêtre, même sans juridiction ordinaire, peut encore administrer valablement les sacrements grâce à la juridiction fournie par l’Église en période de nécessité.
- Prière quotidienne : Une vie de prière constante et fervente est essentielle pour maintenir la foi. Le fidèle doit nourrir sa vie spirituelle par la prière, notamment le Rosaire, les litanies et d’autres prières traditionnelles. L’Église avant 1962 encourageait vivement la prière quotidienne comme moyen de rester dans l’unité avec Dieu.
- Préservation des pratiques religieuses domestiques : Si les sacrements ne sont pas facilement accessibles, le fidèle doit prendre soin de maintenir la vie religieuse dans la famille par la prière en commun, l’éducation religieuse des enfants et la pratique des vertus chrétiennes.
3. Résistance contre l’hérésie et le schisme
La doctrine catholique avant 1962 enseigne que les laïcs ont une responsabilité de résister à l’erreur doctrinale et à l’hérésie. Dans des temps de crise, lorsque l’Église semble être attaquée par des hérésies ou un schisme, un fidèle doit faire preuve de courage et de fidélité à la vérité divine.
- Résistance passive mais ferme : Le laïc n’a pas le droit de s’opposer activement à l’autorité légitime de l’Église, à moins que cette autorité ne prêche clairement l’hérésie ou soutienne des erreurs gravissimes. Dans ce cas, il a la responsabilité morale de ne pas se conformer à l’erreur et de protéger sa foi.
- Éviter l’indifférence : L’indifférence face aux erreurs doctrinales ou aux fausses autorités est dangereuse. Le fidèle laïc doit veiller à ce que sa foi soit pure et ne pas se laisser tromper par des compromis ou des concessions doctrinales.
4. Recours à la prière et à la pénitence
Les périodes de crise dans l’Église, selon la tradition catholique, sont souvent accompagnées d’un appel à la prière et à la pénitence pour implorer la miséricorde de Dieu et le retour à l’unité et à la vérité dans l’Église. Le fidèle laïc doit :
- Prier pour l’Église : Dans des moments de grande tribulation, les catholiques sont appelés à prier pour que Dieu restaure l’Église, qu’Il envoie un Pape légitime et qu’Il protège la pureté de la foi.
- Faire pénitence : La pénitence, notamment par le jeûne et la mortification, est un moyen de s’unir à la souffrance du Christ et de demander pardon pour les péchés de l’Église et du monde. C’est aussi un moyen de purifier son âme et de contribuer à la réparation des péchés.
5. Constitution d’une petite communauté fidèle
Si un fidèle se trouve dans une situation où il est entouré de confusion et d’erreurs doctrinales, il doit chercher à former une petite communauté fidèle avec d’autres catholiques qui partagent la même foi traditionnelle. Cela pourrait prendre la forme de petites communautés qui :
- Pratiquent la foi traditionnelle : Ces communautés doivent se concentrer sur l’enseignement de la doctrine catholique authentique, la participation aux sacrements et la prière commune.
- S’entraident mutuellement : Dans des temps difficiles, l’entraide fraternelle est essentielle. Les laïcs peuvent s’encourager dans la foi, échanger des connaissances religieuses et soutenir spirituellement ceux qui sont dans la confusion.
- Recherche d’un prêtre et d’un évêque fidèle. Essayez de se joindre à une paroisse fidèle à la tradition. Si c’est possible, c’est un devoir, car les fidèles ont besoin d’être guidés par de « bons pasteurs ».
6. Espoir en la restauration de l’Église
Le fidèle doit garder l’espérance dans la restauration de l’Église, tout en sachant que, même dans la crise, Dieu n’abandonne pas Son Église. L’attitude idéale consiste à rester fidèle à la doctrine catholique et aux sacrements, à prier pour la restauration de l’Église, joindre un prêtre fidèle, et à attendre avec patience le temps où l’ordre et la vérité seront rétablis. La crise de l’Église n’est pas permanente, selon la doctrine traditionnelle ; un temps de paix et d’expansion reviendra, possiblement après des périodes de grande épreuve.
Conclusion : Une Attitude de Fidélité, de Vigilance et d’Espoir
Dans la situation décrite, l’attitude idéale du fidèle laïc, selon la doctrine catholique avant 1962, est une fidélité inébranlable à la foi catholique, une vigilance constante contre les erreurs doctrinales, et une espérance active dans la restauration de l’Église. Le laïc doit poursuivre sa vie spirituelle avec prière, pénitence et engagement envers la vérité, soumis à un prêtre fidèle, tout en restant ouvert à l’intervention divine et à la possibilité de la restauration de l’Église dans toute sa splendeur.