Question du pape hérétique 4 : Professeur ARNALDO XAVIER DA SILVEIRA

Professeur ARNALDO XAVIER DA SILVEIRA (« La nouvelle Messe de Paul VI »)

« En résumé, nous estimons qu’un examen attentif de la question d’un pape hérétique, à partir des éléments théologiques dont nous disposons aujourd’hui (146 auteurs ont été consultés NDLR), permet de conclure qu’un éventuel pape hérétique perdrait sa charge au moment où son hérésie serait « notoire et publiquement divulguée ». Nous croyons que cette opinion n’est pas seulement intrinsèquement probable, mais certaine, puisque les raisons qu’on peut alléguer pour la défendre nous paraissent absolument péremptoires. De plus, dans les oeuvres que nous avons consultées, nous n’avons pas trouvé d’argument qui nous ait persuadé du contraire. »

(« L’ORDO MISSAE DE PAUL VI QU’EN PENSER ? » TRADUCTION FRANÇAISE DE CERBELAUD SALAGNAC, DIFFUSION DE LA PENSÉE FRANÇAISE CHIRÉ-EN-MONTREUIL, 86190 VOUILLÉ)

En autres paroles , cela veut dire : c’est la doctrine commune de l’Eglise. ou plus : c’est ce qui a été cru « partout et toujours et par tout le monde », donc cela appartient au dépot de la Foi et joui de l’infaillibilité du Magistère Universel Ordinaire.

Résumé :

Il y a donc quatre conditions à remplir tous ensembles pour qu’un pape perde sa papauté par hérésie:

  • qu’un pape

  • profère une hérésie

  • de manière notoire ou extérieurement (pas seulement en pensées)

  • et publiquement (pas seulement en petit comité)

N.B. levée d’un doute.

Le professeur ajoute à sa conclusion :

« De toute façon, d’autres opinions restent extrinsèquement probables, étant donné qu’elles ont en leur faveur des auteurs de poids. C’est pourquoi, dans l’ordre d’une action concrète, il ne serait pas licite de prendre une position déterminée, en cherchant à l’imposer sans plus. Aussi, pour cette raison, comme nous l’avons dit au commencement (23), nous invitons les spécialistes en la matière à réétudier la question. Ainsi seulement sera-t-il possible d’arriver à un accord général entre les théologiens, pour qu’une opinion déterminée puisse être classée comme théologiquement certaine. »

Dans le premier paragraphe d’avant ci-dessus il déclare que l’évidence intrinsèque existe.

Et après il écrit ci–dessus qu’une probabilité extrinsèque contraire demande des études suppléméntaires.

C’est dommage car il écrit sur la page 215 de cette étude qu’il est illicite de tenir l’évidence extrinsèque contraire à l’évidence intrinsèque si celle-ci existe.

Donc il ne faut tenir aucun compte de ce deuxième paragraphe concernant une « probabilité extrinsèque » contraire à l’évidence intrinsèque.

Citation de la page 215 :

( 4 ) « Une proposition ou opinion est déclarée probable lorsqu’elle a en sa faveur des raisons ou des motifs d’un poids tel qu’une personne prudente peut lui donner son assentiment, non de façon ferme (comme dans le cas de certitude), mais avec une appréhension d’erreur » (Noldin-Schmitt-Heinzel, Somma theol. mor., vol. I, p. 215, n 225).

La probabilité intrinsèque ou interne « est basée sur des raisons tirées de la nature même de la chose » ; la probabilité extrinsèque ou externe, « est directement basée sur l’autorité des docteurs » (ibid., p. 215, n° 226).

« La probabilité externe « per se » suppose la probabilité interne, c’est-à-dire suppose que les docteurs ont été amenés par des raisons internes à embrasser la vérité » (ibid., p. 215, n° 226).

« Vu que la probabilité externe est essentiellement basée sur la probabilité interne, il n’est pas licite d’en appeler à la probabilité externe quand on sait que l’opinion est fausse et n’a aucune probabilité interne d’être correcte, même si des auteurs de grand renom défendent cette opinion.

On ne peut invoquer la probabilité externe sans la probabilité interne que lorsqu’on traite d’un sujet obscur, compliqué de difficultés, et encore insuffisamment clarifié par les auteurs » (ibid., p. 225, n° 238).

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