Prophétie du Père Louis-Edouard Cestac (1864)

Louis Édouard Cestac est né à Bayonne le 6 janvier 1801. Son père est chirurgien de la ville et des prisons. A 3 ans il est terrassé par une maladie devant laquelle les médecins s’avouent incompétents. Sa mère, Madame Cestac l’emmène devant la statue de la Vierge du Boucau au sanctuaire de Saint-Bernard dans l’ancien couvent des Cisterciens. Il est miraculeusement guéri. Édouard fréquente la pension de l’abbé Dargagnarats. Il y développe sa piété et fait part à son père de sa décision : « je veux être prêtre ».

Il entre au Petit Séminaire d’Aire sur Adour. Les mathématiques et les sciences l’attirent et occupent ses loisirs. Ses talents de musicien font la joie de ses camarades. En 1820, il est choisi pour terminer ses études au Séminaire St Sulpice, à Paris. Malheureusement, il ne peut supporter la vie et le climat de Paris et rentre à Bayonne malade, pour la Noël 1821. En 1822, il est envoyé au Petit Séminaire de Larressore fondé à Bayonne en 1733. Économe d’une maison sans ressources, professeur de musique, professeur de mathématiques, enfin professeur de philosophie, pour Édouard, c’est neuf années d’expérience exceptionnelle, dans une communauté jeune et généreuse. Édouard Cestac, ordonné diacre dans l’église St Pierre d’Orthez le 26 juin 1825 et prêtre le 17 décembre de la même année dans la chapelle du Grand Séminaire de Bayonne, est nommé vicaire de la cathédrale de Bayonne le 31 Août 1831.

Édouard est logé dans sa famille, rue Mayou qui va devenir très vite la maison des pauvres qui s’échelonnent dans l’escalier. L’abbé leur donne ce qu’il a, veillant à ne décourager personne. Il a vite compris la nécessité de trouver une solution au problème de la misère et de la dégradation qu’elle entraîne. Édouard Cestac est particulièrement sensible à la détresse des fillettes qu’il rencontre, vêtues de haillons, un panier sous le bras. Pour elles, il va créer un foyer le 11 juin 1836, dans une cuisine en terre battue et une chambre que lui offre Monsieur Dubrocq, ancien maire de Bayonne, au quartier des Arènes. Des jeunes filles viennent seconder l’abbé dans son projet d’éducation et partager les difficultés de l’œuvre. La propre soeur de l’abbé Cestac, Élise, va se joindre à l’équipe. Elle sera la vraie mère des orphelines, toujours prête à aimer, à donner, à se donner. Un autre problème obsède l’abbé Cestac : ces jeune filles sans expérience, venues de la campagne pour échapper à leur condition misérable et qui sombrent dans la prostitution et le crime. « Devant ce cadavre d’une prostituée de 20 ans, au milieu des cris et des sanglots de ses compagnes épouvantées, écrit-il, je promis au Seigneur de travailler tous les jours de ma vie à préserver les jeunes innocentes et à retirer celles qui s’étaient perdues ».

Après avoir acheminé les jeunes filles qui viennent lui confier leur désarroi vers les Refuges de Toulouse, Bordeaux et Montauban, l’abbé se trouve contraint de chercher une autre solution : toutes les portes se ferment, les recrues étant assez nombreuses dans ces lieux. L’heure de la décision sonne lorsque, un soir, il voit arriver deux jeunes filles qui lui demandent de les accueillir. Décision audacieuse et qui va provoquer un « tollé dans la ville : il offre à ces « Repenties » un logement dans le grenier de la maison des orphelines, grenier où l’on accède par une trappe. Un nouveau plan de rééducation a été inspirée à l’abbé Cestac dans la chapelle d’Hasparren : l’œuvre sera établie, non pas en ville, mais à la campagne, en plein air. Au milieu des critiques, quelques voix encourageantes, comme celle de la Mère Élisabeth Bichier des Ages, fondatrice des Filles de la Croix l’engagent à poursuivre son inspiration. Il a surtout cette assurance que la Vierge a mise tout au fond de son cœur : « Moi, je les garderai ». Les circonstances amènent l’abbé Cestac à acheter à Anglet la maison Châteauneuf, le 24 novembre 1838. Il l’appelle Notre-Dame du Refuge. L’ancien professeur de philosophie de Larressore va se faire jardinier pour que le pain ne manque pas. Un mois à peine après l’arrivée à Notre-Dame du Refuge, il a pris le chemin de la Meilleraye, en Bretagne pour s’initier aux méthodes modernes d’agriculture importées d’Angleterre par les moines cisterciens. Dans la souffrance, l’ambition et la joie partagées, les paysans se découvrent frères et les énergies se mobilisent au sein du comice agricole de Bayonne, dont l’abbé devient président.

En 1841, une perspective nouvelle s’ouvre à l’abbé Cestac. On lui demande quelques-unes de ses auxiliaires pour le service du Lycée de Toulouse. Monseigneur Lacroix l’encourage à répondre à l’appel et lui propose de créer une Congrégation religieuse. Ce sont les Servantes de Marie. L’abbé a écrit leur Règle de Vie à Bétharram, auprès de son ami Michel Garicoïtz. La nouvelle famille religieuse naît dans l’Église le 6 janvier 1842. Elles sont quatorze à recevoir la consécration. Les Servantes de Marie vont poursuivre à travers le monde l’aventure du « vicaire descendu dans la rue ».

L’abbé Cestac devient propriétaire d’une cabane et d’un lopin de terre par testament d’Arnaud Larrieu, décédé le 27 août. C’est là que quelques jeunes filles peuvent, selon leur aspiration, vivre dans le silence et la solitude, à la manière des Trappistes. Le 12 décembre 1851, une nouvelle branche s’ajoute à la Congrégation des Servantes de Marie : les Bernardines ou Silencieuses de Marie, vouées à la mortification perpétuelle des yeux et de la langue. Celles que le monde rejetait comme indignes de vivre sont placées comme signe de l’Amour de Dieu pour indiquer à tous la tendresse du Père qui rend la vie et la dignité au fils perdu.

L’abbé Cestac va lancer les religieuses dans l’enseignement au moment où intervient la loi Falloux, en 1850. Il devient maître et formateur dès que la Congrégation a obtenu la reconnaissance légale par Décret de Napoléon, en date du 14 décembre 1852. Et les Servantes de Marie essaiment au Béarn, au Pays Basque, les Landes, la Haute Garonne, vers l’Ain, la Charente, le Nord, le Pas-de-Calais, l’Île de Ré, l’Espagne,…

En 1860, la Congrégation est devenue autonome, avec une Supérieure Générale et un Conseil. En 1862 a été signé le Décret qui remet à la Congrégation tous les biens acquis au nom du Père Cestac, lorsque l’Institut n’avait pas d’existence légale. Les Servantes de Marie continuent à répondre à la « clameur des pauvres » en France, en Espagne, en Amérique Latine, en Afrique, en Inde. Le 27 mars 1868, le Fondateur arrive au bout du voyage. « Ma vie s’est passée au milieu des pauvres et des petits ; je les aime et je sens tout ce qu’on leur doit d’intérêt et d’amour ». La sépulcre de Louis-Edouard CESTAC se trouve à Notre-Dame du Refuge à ANGLET.

Le couvent a été créé par Louis-Edouard Cestac pour y héberger la branche contemplative de la congrégation des Servantes de Marie, les Solitaires de Saint Bernard ou Bernardines. Les religieuses de cette communauté vivent une vie monastique signifiée par un certain retrait. Elise Cestac est enterrée à l’entrée du cimetière de Saint-Bernard, célèbre pour ses tombes de sable surmontées d’une croix de coquillages. Le couvent, de type rural, cultive des produits agricoles vendus au grand public sur place.

L’apparition de la Vierge

Le 13 janvier 1864, le Père Louis-Edouard Cestac (fondateur de la Congrégation des Servantes de Marie, au sanctuaire de Notre Dame du Refuge, à Anglet, entre Bayonne et Biarritz, dans les Pyrénées Atlantique, décédé en 1868), fut subitement frappé comme d’un rayon de clarté divine.

Il vit les démons répandus sur la terre, y causant des ravages inexprimables. En même temps, il eut une vision de la Très Sainte Vierge. Cette bonne Mère lui dit qu’en effet les démons étaient déchaînés dans le monde et que l’heure était venue de la prier comme Reine des Anges et de Lui demander d’envoyer les Légions Saintes pour combattre et terrasser les puissances de l’enfer.

– Ma Mère, dit le prêtre, vous qui êtes si bonne, ne pourriez-vous pas les envoyer sans que l’on vous le demande ?
– Non, répondit la Très Sainte Vierge, la prière est une condition posée par Dieu même pour l’obtention des grâces.
– Eh bien ma Mère, reprit le prêtre, voudriez-vous m’enseigner vous-même comme il faut vous prier ? Et il reçut de la Très Sainte Vierge la prière : « Auguste Reine « 

Mon premier devoir fut de présenter cette prière à Monseigneur La croix, évêque de Bayonne, qui daigna l’approuver. Ce devoir accompli, j’en fis tirer 500.000 exemplaires, j’eus soin de les envoyer partout. »

« Nous ne devons pas oublier de dire que lors de la première impression, les presses se brisèrent par deux fois. » Sous l’impulsion du Vénérable Père Louis Edouard Cestac, cette prière s’est répandue dans l’univers catholique, accompagnée partout de faveurs extraordinaires.

PRIERE A LA VIERGE MARIE

Auguste Reine des cieux, souveraine maîtresse des Anges,
Vous qui, dès le commencement, avez reçu de Dieu
le pouvoir et la mission d’écraser la tête de Satan,
Nous vous le demandons humblement,
Envoyez vos légions célestes pour que,
sous vos ordres, et par votre puissance,
Elles poursuivent les démons, les combattent partout,
Répriment leur audace, et les refoulent dans l’abîme.
QUI EST COMME DIEU ?
O bonne et tendre mère,
Vous serez toujours notre Amour et notre espérance.
O Divine Mère,
Envoyez les Saints Anges pour nous défendre,
Et repousser loin de nous le cruel ennemi.
Saints Anges et Archanges,
Défendez nous, gardez nous.

Imprimatur – Cambrai, le 26 février 1912 – A. Massart, vicaire général.

Prière authentique indulgenciée par Saint Pie X, pour 300 jours d’indulgence, une fois par jour (par int. De SS. Pie X. 8 juillet 1908).
Texte authentique de la prière dictée au Père Cestac, le 13 janvier 1864. Il est très fortement recommandé de l’apprendre par cœur :

Âmes dévouées à la Très Sainte Mère de Dieu et à la sainte Église, récitez cette prière chaque jour.
Dans les cas difficiles, récitez-la aussi neuf fois de suite, en neuvaine pour les neuf cœurs des Anges, faites reproduire cette humble prière qui est un très puissant exorcisme, et répandez-la à profusion autour de vous et par toute la terre.

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