Quelques Hérésies formelles de Vatican II

« Nostra Aetate » § 2 et 4.

Appliquons la définition de l’hérésie — « L’hérésie est une erreur doctrinale grave qui contredit un dogme de foi défini par l’Église » — aux erreurs de Vatican II, en suivant ces trois étapes : (1) prouver que la proposition vient de Vatican II, (2) montrer qu’elle contredit une vérité de la Révélation, et (3) démontrer que cette vérité a été définie par le Magistère. Si ces trois étapes sont réalisés, c’est prouvé que Vatican II est hérétique .

1. Analysons cela à partir du texte de « Nostra Aetate » § 2 et 4.

Analyse selon les trois étapes

Étape 1 : Preuve que la proposition provient de Vatican II

Le texte affirme que Nostra Aetate § 2 et 4 de Vatican II déclare : « que toutes les religions ont des éléments de vérité et de salut ». Vérifions cela dans le document officiel.

– Nostra Aetate § 2 déclare :

« L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, bien que différant en beaucoup de points de ce qu’elle-même tient et propose, apportent cependant souvent un rayon de cette Vérité qui illumine tous les hommes. »

([Source officielle](https://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651028_nostra-aetate_en.html))

Le mot «  vrai » est clair. Le mot « saint » ici doit être interprété dans son sens théologique : être saint signifie être en accord avec Dieu, de telle manière qu’on est accepté par Lui et qu’on accède au ciel, ce qui équivaut au salut. Ainsi, en disant que les religions non chrétiennes contiennent des éléments « saints », Vatican II implique que toutes les religions possèdent des éléments qui mènent au salut. L’usage de « vrai et saint » est compris, selon une lecture correcte, comme affirmant que ces religions ont des moyens de salut.

Concernant le bouddhisme, Nostra Aetate § 2 ajoute :

« Dans le bouddhisme, selon ses formes variées, l’insuffisance radicale de ce monde changeant est reconnue et on enseigne une voie par laquelle les hommes, avec un cœur dévot et confiant, pourront acquérir l’état de libération parfaite, soit atteindre l’illumination suprême par leurs propres efforts ou par un secours venu d’en haut. »

Ici, « libération parfaite » et « illumination suprême » sont présentées comme des objectifs ultimes du bouddhisme. Ces termes signifient le salut, c’est-à-dire la délivrance finale et l’union avec Dieu. En affirmant que le bouddhisme enseigne une voie vers cette « libération parfaite » ou « illumination suprême », Vatican II reconnaît une valeur salvifique à cette religion, même sans aucune référence explicite au Christ. Les termes «  par leurs propres efforts » renforcent clairement que les buddhisten pensent ne pas avoir besoin de Dieu ni de NSJC.

Nostra Aetate § 4, traitant des Juifs, renforce cette idée en valorisant leur tradition sans condamner leur rejet du Christ, ce qui doit être vu comme une approbation implicite. Ainsi, la proposition attribuée à Vatican II — « toutes les religions amènent au salut » — trouve un ancrage interprétatif dans le texte.

Étape 2 : Contradiction avec une vérité de la Révélation

Le texte cite Actes des Apôtres 4:12 (Actus Apostolorum IV, 12 dans la Vulgate) :

« Et non est in alio aliquo salus nec enim nomen aliud est sub caelo datum hominibus in quo oportet nos salvos fieri. »

Traduction : « Il n’y a aucun salut en aucun autre ; car il n’est pas donné sous le ciel d’autre Nom aux hommes par lequel nous devions être sauvés (que celui de Notre Seigneur Jésus Christ)»

Ce verset, attribué à saint Pierre, affirme l’exclusivité du salut par Jésus-Christ. Il est clair dans son langage :

– « Non est in alio aliquo salus » : Il n’y a aucun salut en personne d’autre.

– « Nomen aliud » : Aucun autre nom (celui de « Jésus Christ », donc aucune autre voie, religion ou médiation) ne peut apporter le salut.

Puisque Nostra Aetate § 2, en déclarant que « l’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions », implique clairement que ces religions contiennent des éléments saints — c’est-à-dire en accord avec Dieu, menant à être accepté par Lui et donc au salut —, cela contredit directement la Révélation, la Parole de Dieu, Actes 4:12. Dire que toutes les religions amènent au salut (même par des éléments partiels) entre en conflit avec l’affirmation scripturaire que le salut est exclusivement lié au Nom du Christ, excluant toute autre voie ou religion.

Étape 3 : Cette vérité a-t-elle été définie par le Magistère ?

Pour qu’une proposition soit hérétique selon la définition donnée, elle doit contredire un dogme défini par le Magistère infaillible de l’Église (ex cathedra, ou enseignement universel). Examinons si l’exclusivité du salut par le Christ a été formellement définie avant 1962.

– Concile de Florence (1442) :

Le décret Cantate Domino , promulgué sous le pape Eugène IV, déclare :

« La sainte Église romaine […] croit fermement, professe et enseigne qu’aucun de ceux qui se trouvent en dehors de l’Église catholique, non seulement les païens, mais aussi les Juifs, les hérétiques et les schismatiques, ne peuvent devenir participants à la vie éternelle, mais iront dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges, à moins qu’ils ne soient agrégés à elle avant la fin de leur vie. »

Ce texte affirme que le salut n’est possible qu’à l’intérieur de l’Église catholique, qui est le Corps mystique du Christ, et exclut explicitement les autres religions comme moyens de salut.

– Concile de Trente (1545-1563) :

Bien que centré sur les sacrements et la justification, Trente réaffirme la nécessité de la foi en Christ et de l’appartenance à l’Église pour le salut, en lien avec des passages comme Actes 4:12.

– Enseignement papal :

– Pie IX, dans Quanto Conficiamur Moerore (1863), admet que des individus en ignorance invincible peuvent être sauvés par la grâce du Christ, mais il ne reconnaît pas les religions non chrétiennes comme voies de salut.

– Pie XI, dans Mortalium Animos (1928), rejette explicitement l’idée que toutes les religions mènent au salut :

« Ils se trompent gravement ceux qui […] soutiennent que les hommes peuvent parvenir au salut éternel en pratiquant n’importe quelle religion. »

– Code de Droit Canonique de 1917 :

Le canon 1325 §2 définit l’hérésie comme le rejet obstiné d’un dogme, et l’exclusivité du salut par le Christ est considérée comme un dogme implicite dans la Tradition et les conciles.

Le Magistère, via le Concile de Florence et l’enseignement constant, a défini de manière infaillible que le salut ne peut être obtenu en dehors de l’Église catholique et du Christ, s’appuyant sur Actes 4:12. Cette vérité est un dogme de foi (« de fide »), car proposée universellement et solennellement comme devant être crue.

Conclusion : Application de la définition de l’hérésie

1. Origine dans Vatican II : Oui, Nostra Aetate § 2 déclare : « L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions », et « saint » signifie en accord avec Dieu, donc accepté par Lui et menant au ciel, c’est-à-dire au salut. Cela peut être interprété comme affirmant que toutes les religions amènent au salut.

2. Contradiction avec la Révélation : Oui, cela contredit Actes 4:12, qui limite le salut au Christ seul, excluant toute autre voie ou religion.

3. Définition par le Magistère : Oui, le Concile de Florence et l’enseignement constant de l’Église affirment cette exclusivité comme un dogme.

Selon la définition donnée et la doctrine pré-1962, Nostra Aetate disant que toutes les religions amènent au salut (via des éléments « saints »), cela constitue une erreur doctrinale grave contre un dogme défini, donc une hérésie formelle.

Vatican II est donc clairement et formellement hérétique sur ce point.

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