L’acceptation universelle pacifique – A.U.P.

Signe de Certitude

 

Table des matières 

Introduction  

  1. Lien principal et originaire avec le Souverain Pontife  

   1.1 Fondement thomiste  

   1.2 Doctrine expresse des auteurs  

   1.3 Guérison radicale de tout vice occulte antérieur par l’AUP  

  1. Extension analogique à d’autres réalités ecclésiastiques  
  2. Limites et distinctions essentielles  

Conclusion

 

Introduction

 

L’acceptation universelle pacifique (AUP) de l’Église à un Pontife Romain désigné est un signe infaillible qu’il est le vrai Pape légitimement élu et doté de la juridiction ordinaire universelle. Cette doctrine est théologiquement certaine et commune à tous les théologiens et canonistes approuvés avant 1963.

 

  1. Lien principal et originaire avec le Souverain Pontife

 

1.1 Fondement thomiste

 

Saint Thomas d’Aquin (Summa Theologiæ, IIa-IIæ, q. 39, a. 1, corpus) enseigne que

l’unité de l’Église exige que tous se réunissent dans une seule foi unique et sous une seule tête spirituelle, à savoir le Christ, dont un seul tient la place dans l’Église, à savoir le Souverain Pontife.

 

1.2 Doctrine expresse des auteurs

 

Cardinal Louis Billot, S.J., De Ecclesia Christi, 5e édition, tome I, thesis XXIX, § 5, n. 632 (Rome-Paris, 1927, p. 632) :

« Universalis Ecclesiæ adhaesio est infallibilis regula veritatis in electione Pontificis, ita ut quicumque ab universa Ecclesia pacifice acceptus est ut Summus Pontifex, ipse vere sit Summus Pontifex. »

 

« L’adhésion universelle de l’Église est la règle infaillible de vérité dans l’élection du Pontife, en sorte que quiconque est accepté pacifiquement par l’Église universelle comme Souverain Pontife est véritablement le Souverain Pontife. »

 

Jean de Saint-Thomas, O.P., Cursus Theologicus, In IIam-IIae, q. 1-7, disp. II, a. 2, n. 38 (éd. Solesmes, t. VI, p. 456) :

« Pacifica possessio Papatus cum universali Ecclesiæ obedientia est argumentum certissimum legitimitatis. »

 

« La possession pacifique de la Papauté avec l’obéissance universelle de l’Église est l’argument très certain de légitimité. »

 

1.3 Guérison radicale de tout vice occulte antérieur par l’AUP

 

L’AUP guérit radicalement (in radice) tout vice occulte antérieur à l’élection, même de droit divin (par exemple une hérésie purement interne ou occulte avant l’élection), car un vice occulte n’est jamais dirimant au for externe de l’Église.

 

Auteurs unanimes :

 

Thomas Cajetan, O.P., De comparatione auctoritatis Papæ et Concilii, cap. XXVI, n. 318 (éd. Angelicum 1936, p. 319) :

« Universalis Ecclesiæ acceptatio sanat in radice omnem defectum in electione papæ, etiam si occultus esset. »

 

« L’acceptation universelle de l’Église guérit radicalement tout défaut dans l’élection du pape, même s’il était occulte. »

 

Saint Robert Bellarmin, S.J., De Romano Pontifice, lib. IV, cap. 2 (éd. 1610, col. 1015-1016) :

« Pacifica totius Ecclesiæ adhaesio et obedientia sanat omnem defectum in electione, etiamsi antea dubium esset an electus esset verus papa vel propter aliquod occultum impedimentum. »

 

« L’adhésion et l’obéissance pacifique de l’Église entière guérit tout défaut dans l’élection, même s’il y avait auparavant doute que l’élu fût vrai pape à cause de quelque empêchement occulte. »

 

Charles-René Billuart, O.P., Cursus theologiæ, tract. De fide, diss. V, a. 8, § 2 :

« Pacifica possessio et universalis obedientia Ecclesiæ sanat radicaliter omnem defectum occultum in electione papæ. »

 

« La possession pacifique et l’obéissance universelle de l’Église guérit radicalement tout défaut occulte dans l’élection du pape. »

 

Franz Xaver Wernz, S.J. – Petrus Vidal, S.J., Ius Canonicum, tom. II, n. 453, note 113 (Rome, 1928) :

« Pax et obedientia Ecclesiæ universalis radicitus sanat omnem defectum in electione Summi Pontificis, exceptis solis iis quæ iure divino positive manifestoque impediunt receptionem potestatis. »

 

« La paix et l’obéissance de l’Église universelle guérit radicalement tout défaut dans l’élection du Souverain Pontife, à l’exception seulement de ceux qui, de droit divin, positivement et manifestement empêchent la réception de la potestas. »

 

Une hérésie purement occulte antérieure, découverte seulement après la mort, est donc juridiquement guérie par l’AUP ; elle ne peut jamais rendre l’élection nulle ab initio.

 

  1. Extension analogique à d’autres réalités ecclésiastiques

 

Cette extension reste valide (évêques diocésains, conciles, lois universelles, canonisations, faits dogmatiques), mais toujours subordonnée à l’AUP pontificale et au for externe.

 

  1. Limites et distinctions essentielles

 

L’AUP guérit tout vice occulte, même gravissime ; elle ne supplée pas un vice dirimant manifeste et public de droit divin (hérésie publique avant l’élection), car la Providence empêche que l’Église universelle adhère pacifiquement à un tel sujet.

 

En vacance prolongée du Siège apostolique depuis l’hérésie publique et pertinace de Paul VI en 1964, l’absence totale d’AUP pour les prétendants conciliaires actuels confirme que le Siège est vacant.

 

Conclusion

 

L’acceptation universelle pacifique est le signe extérieur absolument certain donné par la Providence divine pour reconnaître le chef visible légitime de l’Église. Elle guérit radicalement tout vice occulte, exclut tout défaut manifeste, et constitue la règle suprême de certitude juridique dans l’ordre concret de l’Église.

 

En l’absence d’AUP depuis soixante et un ans, le Siège apostolique est vacant ; l’Église catholique subsiste dans ceux qui gardent intégralement la foi traditionnelle, en attente du Pontife légitime que Notre-Seigneur nous donnera et qui sera universellement et pacifiquement accepté.

 

Que la Très Sainte Vierge Marie, Destructrice de toutes les hérésies, vous garde dans la vérité catholique intégrale.

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