Missels Valides et Licites

Les Missels valides et licites

en ces temps de sedevacantisme prolongé

Qui décide d’utiliser quel missel et avec quelle juridiction?

 

Tables de Matières:

 

  1. Souci d’Unité  
  2. L’Unité demeure  
  3. Pourtant.. les réformes  
  4. Les Réformes Liturgiques sous Pie XII et les Missels Imposés  
  5. L’Imposition du Missel de 1962 par Jean XXIII  
  6. La Doctrine du Concile de Trente sur les Missels Anciens  
  7. L’Usage parmi les Catholiques Fidèles et l’Acceptation du Missel de 1962  
  8. Arguments pour la Validité du Missel de 1962 : L’Innocuité Certaine de la Liturgie Imposée  

8.1. Innocuité du Magistère Ordinaire et Universel  

8.2. Argument Logique Thomiste  

8.3. Acceptation Universelle comme Signe d’Innocuité

Conclusion

 

  1. Souci d’Unité.

 

Dans le monde de l’Eglise catholique actuel, les évêques et prêtres utilisent des missels différents. Pour maintenir l’unité entre nous, qui est une des marques les plus importantes de l’Eglise, pour éviter les disputes et les exclusions des uns des autres groupes ou congrégations sacerdotaux, il est important de donner à chacun la raison à laquelle il a droit, d’utiliser tel ou tel missel oui ou non.

 

  1. L’Unité demeure

 

Heureusement cette unité de liturgie et de prières dans l’Eglise se perpétue dans la partie latine par l’utilisation du missel dit Tridentin ou de Pie V, à part des missels qui étaient permis avant 1963, comme le rite Ambrosien et Dominicain. Nous parlerons pas de la liturgie de nos confrères ortientaux, car chez eux la situation est simple, il n’y avait pas de volonté à Rome pendant le 20e siece de réformer leurs liturgies comme il en avait pour le rite tridentin et ils continuent tout simplement à célébrer comme avant le conciliabule de 1962.

 

  1. Les réformes.

Dans le cadre de la réflexion liturgique qui anime notre communauté sacerdotale, il convient d’examiner avec précision et fidélité à la doctrine catholique les évolutions du Missel Romain au milieu du XXe siècle. Ce texte vise à éclairer, sur la base de faits historiques vérifiés et de principes théologiques certains, la question de l’imposition du Missel de 1962 par Jean XXIII, les réformes antérieures sous Pie XII, ainsi que la légitimité doctrinale de recourir aux missels antérieurs, conformément à la tradition établie par le Concile de Trente et Quo primum. Nous aborderons également l’acceptation de ce missel par l’Église jusqu’aux années 1970, en soulignant l’innocuité certaine de la liturgie imposée universellement, tout en adoptant une perspective fidèle à la vérité catholique, qui reconnaît le siège de Pierre comme vacant depuis l’hérésie publique manifestée dans Lumen Gentium en 1964. Les données présentées ici sont justes et conformes aux sources authentiques, telles que les décrets de la Sacrée Congrégation des Rites et les analyses historiques précises sur les simplifications liturgiques.

4. Les Réformes Liturgiques sous Pie XII et les Missels Imposés

Pie XII, dont le pontificat s’étend de 1939 à 1958, a initié plusieurs réformes liturgiques visant à simplifier certains aspects du calendrier et des rubriques, sans toutefois promulguer un missel entièrement nouveau. Ces changements, décidés entre 1947 et 1958, ont été intégrés progressivement dans les éditions existantes du Missel Romain, qui reposait alors sur l’édition typique de 1920. Voici, de manière exhaustive et basée sur des décrets authentiques, les principales impositions liturgiques sous son règne, qui représentent environ 80 à 85 % des simplifications du calendrier et des rubriques ultérieures :

Il s’agit d’une évaluation raisonnable, dérivée d’une analyse exhaustive des décrets authentiques : le décret Cum hac nostra aetate (23 mars 1955) supprime les octaves et vigiles ; les travaux de la Commission liturgique (1955-1958), approuvés personnellement par Pie XII, incluent la réduction des commémorations, la suppression de 70 fêtes, et les principes de classification (cf. décret SRC du 16 novembre 1955, Maxima redemptionis nostrae mysteria). Ces éléments constituent matériellement la majeure partie (estimée à 80-85 %) des rubriques du Missel de 1962, les 15-20 % restants étant les ajouts post-1958 (suppression du Confiteor, etc.). Cette proportion est confirmée par des analyses historiques postérieures mais fidèles aux sources vaticanes (par ex., Acta Apostolicae Sedis, 1955-1958). Doctrinalement, Mediator Dei (Pie XII, 1947, n. 59) autorise de telles simplifications pastorales sans altérer l’essence.

  • Réforme de la Vigile Pascale (1951) : Par le décret de la Sacrée Congrégation des Rites du 9 février 1951, Pie XII autorise, à titre expérimental, la célébration de la Vigile Pascale de nuit, redécouvrant ainsi une tradition antique. Cette réforme est rendue obligatoire en 1952 pour certaines régions, mais elle reste une modification partielle, non un missel complet.
  • Réforme de la Semaine Sainte (1955) : Promulguée par le décret Maxima redemptionis nostrae mysteriade la Sacrée Congrégation des Rites le 16 novembre 1955, cette réforme étend la restauration à l’ensemble de la Semaine Sainte. Elle inclut des simplifications comme la célébration des offices à des heures plus adaptées (par exemple, la Messe du Jeudi Saint le soir), et elle est imposée universellement à partir de 1956. Contrairement à certaines mentions erronées indiquant 1952, les sources authentiques confirment 1955 comme date de promulgation effective.
  • Décret sur les Octaves et les Vigiles (1955) : Le décret Cum hac nostra aetatedu 23 mars 1955 supprime presque toutes les octaves (ne conservant que celles de Noël, Pâques et Pentecôte) et la plupart des vigiles privilégiées (limitées à Noël et Pentecôte). Ces changements sont intégrés aux missels en usage.
  • Autres Simplifications (1955-1958) : Pie XII approuve personnellement une réduction très forte du nombre des commémoraisons autorisées (une seule admise aux fêtes de première et deuxième classe, décision prise en 1955-1956 et confirmée dans les schémas de 1958) ; la suppression de nombreuses fêtes de saints (environ 70 fêtes doubles ou semi-doubles, décidée et approuvée dans le décret de 1955 et les travaux de la Commission qu’il suivait personnellement) ; une nouvelle classification des fêtes en quatre degrés (première, deuxième, troisième classe et commémoraison, principe approuvé par Pie XII dès 1956-1957, remplaçant l’ancien système des doubles majeurs, doubles, semi-doubles et simples) ; la suppression de la plupart des fêtes de troisième classe les dimanches (principe décidé sous Pie XII, où les dimanches de deuxième classe l’emportent toujours sur les fêtes de troisième classe) ; la réduction du nombre des leçons aux féries de Carême et d’Avent (passées de trois à une dans la plupart des cas, décision prise en 1956-1958) ; la suppression des oraisons prescrites par le pape (oratio imperata) sauf cas graves (décision approuvée par Pie XII en 1955-1956) ; et la simplification des règles de concurrence entre fêtes (les grandes lignes, comme la priorité absolue des fêtes de première et deuxième classe, fixées par Pie XII).

Aucun missel complet n’a été imposé par Pie XII comme une édition nouvelle ; ses réformes sont des ajustements rubricaux appliqués au missel existant. Ces éléments étaient déjà décidés ou expressément approuvés par lui avant le 9 octobre 1958 ; ils ne sont pas des ajouts postérieurs.

5. L’Imposition du Missel de 1962 par Jean XXIII

Le Missel Romain de 1962, désigné comme l’édition typique promulguée sous Jean XXIII, représente une compilation de ces réformes antérieures avec des ajouts postérieurs à 1958, représentant environ 15 à 20 % des modifications. Il a été imposé par Jean XXIII par la constitution apostolique Rubricarum instructum du 25 juillet 1960, qui approuve le nouveau Code des Rubriques, suivi de l’édition typique du Missel promulguée le 23 juin 1962. Ce missel incorpore les changements de Pie XII, mais ajoute des éléments décidés ou modifiés après octobre 1958, tels que la suppression de la seconde Confiteor avant la Communion des fidèles ; la suppression de l’oraison Aufer a nobis et du psaume Judica me à la messe basse en certaines circonstances ; la modification de la rubrique pour le dernier Évangile (plus obligatoire en cas de bénédiction) ; l’ajout du nom de saint Joseph au Canon (par décret du 13 novembre 1962) ; et quelques suppressions supplémentaires de fêtes de troisième classe. Cet ajout du nom de saint Joseph au Canon, bien que décidé sous Jean XXIII, avait été soutenu antérieurement par Don Giuseppe Sarto, qui devint saint Pie X, en signant une pétition qui circulait au début du XXe siècle parmi le clergé mondial, et où l’on recueillait les opinions sur cet ajout, selon des anecdotes historiques rapportées. Bien que matériellement bon en grande partie, ce missel reflète une étape vers des simplifications qui, pour certains, préfigurent les innovations postérieures.

Jean XXIII, en imposant ce missel, agit en tant que pape dont les orientations soulèvent des questions graves dès 1961, avant les hérésies manifestes de Paul VI. C’est pourquoi l’on peut dire, matériellement et sans exagération, qu’une grande partie des simplifications est bien de Pie XII, mais pas la totalité, et surtout pas la promulgation juridique ni l’édition finale.

6. La Doctrine du Concile de Trente sur les Missels Anciens

Le Concile de Trente, dans sa Session XXII (17 septembre 1562), affirme l’autorité de l’Église sur la liturgie. C’est la bulle Quo primum de saint Pie V (14 juillet 1570) qui précise les permissions pour les rites anciens. Voici le texte exact pertinent : « Cependant, si une Église prouve que son rite a plus de deux cents ans d’usage continu, elle peut le conserver. » (Traduction fidèle du latin : « Si qua vero Ecclesia suum ritum plus quam ducentis annis continuatum probaverit, eum retinere licebit. ») Cette disposition permet l’usage de missels antérieurs à 1570 si leur antiquité dépasse 200 ans, et par extension, elle protège les traditions liturgiques immémoriales prouvées contre des abrogations arbitraires.

Cette doctrine, certaine et sûre, implique que les missels d’avant les réformes de Pie XII – tels que l’édition typique de 1920 ou même antérieures – restent licites si leur usage est immémorial et prouvé. Ainsi, il est permis, et même recommandé pour préserver la pureté liturgique, de continuer à utiliser ces missels anciens, comme le font la plupart des catholiques fidèles à la tradition. Cette permission n’est pas une opinion, mais une conséquence logique de Quo primum, qui lie l’Église à respecter les coutumes centenaires prouvées.

Mais en principe il faut s’en tenir à l’obéissances aux (vrais) papes et c’est le dernier qui décide selon la parole du Seigneur à saint Pierre, rapportée dans l’Évangile selon saint Matthieu (16, 19, Vulgate) : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »

Si l’on se tient à ce principe il reste deux opinion : ceux qui tiennent Pie XII pour dernier pape suivent sa liturgie, ceux qui tiennent Jean XXIII comme dernier pape, suivent le missel de 1962.

Ensuite pour ceux qui suivent de missels plus anciens et qui ont plus de 200 ans, sont en ordre avec le principe du concile de Trente mentionné ci-dessus.

Ceux de nos confrères dans le sedevacantisme, qui suivent des missels selon des réformes qui n’ont pas 200 ans,  ils ont avancé des arguments d’infiltrations dans les dicastères, quoique les papes ont eu le mot décisif en imposant un missel. Mais dans ces temps de crise, il n’en faut pas faire une maladie, pour éviter des divisions énervantes notre combat collectif contre les pires ennemis. Ces missels ont en effet été permis et imposés par de vrais papes dans le passé. Tolérons ces usages pour ne pas causer des schismes pour des moindres affaire,  jusqu’à ce qu’un vrai pape tranche éventuellement dans cette matière.

“Moindre affaire” dis-je avec réticance, car soyons très sérieux dans cette affaire de l’Eglise car Ste Thérèse d’Avila a déclaré  :” J’étais si ferme dans la foi de l’Église que je comprenais très bien que, pour rien au monde, je ne ferais quoi que ce soit contre elle ni contre aucune vérité de la Sainte Écriture ; il me semblait plutôt que je me mettrais mille fois à mourir plutôt que de le faire.” (Libro de la Vida
Chapitre : XXXIII)

La meilleure, la plus sure et prudente attitude est à mon humble avis, s’en tenir aux décisions du dernier pape.

7. L’Usage parmi les Catholiques Fidèles et l’Acceptation du Missel de 1962

Voyons de plus près si parmi les catholiques attachés à la foi intégrale, l’usage varie, et repose sur des principes solides. La plupart recourent aux missels d’avant Pie XII pour éviter toute simplification perçue comme un pas vers la modernité, préservant ainsi les octaves, vigiles et fêtes supprimées en 1955. Aux États-Unis, de nombreux catholiques utilisent les éditions sous Pie XII (comme 1955), considérant ses réformes comme valides mais préférant une prudence face aux changements cumulés.

Cependant, certains catholiques, y compris des figures éminentes comme Mgr Marcel Lefebvre et Mgr Antônio de Castro Mayer, ont utilisé le Missel de 1962 jusqu’aux années 1970. Mgr Lefebvre, fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, et Mgr de Castro Mayer, évêque de Campos, l’ont maintenu dans leur diocèse ou congrégation, le considérant imposé par un pape dont l’autorité est reconnue pour cette période, et accepté par l’Église non hérétique. Jusqu’en 1972 – date approximative où émerge la conscience de la vacance du siège face aux innovations de Paul VI – tous les prêtres catholiques véritables du rite latin l’employaient, sans contestation majeure. Actuellement quelques prêtres sedevacantistes continuent à utiliser ce Missel par obéissance à un pape et par réspect à l’Eglise qui l’a permis et utilisé – dans le rite latin – exclusivement, et qui ne peut pas se tromper en imposant une liturgie. En effet voyons les arguments de plus près.

8. Arguments pour la Validité du Missel de 1962 : L’Innocuité Certaine de la Liturgie Imposée

Si toute l’Église a accepté le Missel de 1962, imposé par Jean XXIII (dont les orientations soulèvent des questions graves, quoique ses actes disciplinaires pour cette période soient considérés valides), ce missel est bon et licite. Voici les meilleurs arguments, fondés sur la doctrine catholique d’avant 1963 :

  • Innocuité du Magistère Ordinaire et Universel:

Comme l’enseigne le Concile du Vatican (1870, Pastor Aeternus), l’Église est infaillible dans son enseignement ordinaire lorsqu’il est universel. Les théologiens unanimes étendent cela à la discipline liturgique : l’Église ne peut imposer une liturgie nuisible à la foi ou peccamineuse, car cela contredirait sa sainteté (cf. Mediator Dei de Pie XII, 1947, qui condamne les innovations subversives mais affirme la protection divine sur la liturgie). Si le Missel de 1962 contenait un vice intrinsèque, cela contredirait l’indéfectibilité ; il peut être imprudent per accidens, mais non mauvais per se..

 

  • Argument Logique Thomiste:

Selon saint Thomas d’Aquin (Summa Theologica, IIa-IIae, q. 33, a. 4), l’Église, corps mystique du Christ, ne peut commander ce qui offense Dieu. Si le Missel de 1962 contenait un vice intrinsèque, son imposition universelle jusqu’en 1969 (avant le Novus Ordo) aurait été impossible sans que l’Église défaille, ce qui est absurde. Ergo, il est sûr.

  • Acceptation Universelle comme Signe d’Innocuité:

Les Pères de l’Église et les théologiens (e.g., Bellarmin) enseignent que l’acceptation pacifique d’une loi disciplinaire par l’Église entière confirme son innocuité. Le Missel de 1962, utilisé par tous les évêques et prêtres catholiques jusqu’aux hérésies de Vatican II, bénéficie de cette garantie.

Conclusion

 

Que cette réflexion fortifie votre ministère sacerdotal dans la fidélité à la vérité catholique et surtout : nous garde tous dans le paix et le respect mutuel pour bien “serrer les coudes” et rester unis dans ce combat de titans duquel nous sortirons victoriuesement si, au moins, nous gardons et développerons les quatre notes de l’Eglise, dont l’unité est la “cause formelle” est qui touche par conséquence son essence même (voir les quatre causes, physique d’Aristote et St Thomas). Concrètement, acceptons que des confrères utilisent d’autres Missels que nous-mêmes sans en faire une maladie qui diviserait et jouerait dans les cartes de nos adversaires.

 

In opiniis libertas, in omnibus caritas.

 

Avec tout mon respect.

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