Hérésie Majeure de Vatican II : “Gaudium et Spes”

La Constitution « Gaudium et Spes » est contradictoire à
l’Enseignement Infaillible de « Quanta Cura » et du « Syllabus Errorum »
 

Table des matières

 

Introduction

Section 1 : L’Infaillibilité de « Quanta Cura » et du « Syllabus Errorum »

Section 2 : Les Contradictions Spécifiques

2.1. La Liberté Religieuse et le Droit à l’Erreur

2.2. La Séparation de l’Église et de l’État, et la Neutralité

2.3. L’Acceptation de la Modernité et du Progressisme

2.4. La Dignité Humaine Détachée de Dieu et de la Vérité

Section 3 : Réfutation des Contre-Arguments

Conclusion

 

Introduction

 

La constitution dite “Gaudium et Spes”, promulguée lors du concile Vatican II, présente des contradictions flagrantes avec l’encyclique “Quanta Cura” de Pie IX, datée du 8 décembre 1864, et le “Syllabus Errorum” qui lui est annexé.

Ces oppositions directes, qui renversent des condamnations infaillibles, rendent ce document contraire à la foi catholique.

 

La constitution ”Gaudium et Spes” (G&S) constitue, selon Paul VI, «le couronnement de l’oeuvre du Concile» (Paul VI, 21 novembre 1964).

 

Un aveu du suspect est une preuve selon les règles de tout droit

 

«Elle a été considérée de plus en plus après le Concile comme le véritable testament de celui-ci» ( Cardinal Ratzinger, Les principes de la théologie catholique, p.423.)

 

« De tous les textes du IIème Concile du Vatican, la constitution pastorale « Sur l’Eglise dans le monde de ce temps » (“Gaudium et Spes”) a été incontestablement le plus difficile, et aussi, du côté de la constitution sur la liturgie et du décret sur l’Oecuménisme, le plus riche en conséquences…Si l’on cherche un diagnostic global du texte, on pourrait dire qu’il est (en liaison avec les textes sur la liberté religieuse et sur les religions du monde) une révision du Syllabus de Pie IX, une sorte de contre-Syllabus… Contentons-nous ici de constater que le texte joue le rôle d’un contre-Syllabus, dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l’Eglise avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789.»  (J. Cal Ratzinger, Les principes de la théologie catholique – Esquisse et matériaux, Collection Croire et Savoir, Téqui 1985, p.423-427)

 

Cet aveu confirme, selon les principes du droit canonique pré-1963, la rupture avec la doctrine certaine.

 

De cette rupture “Cardinal” Ratzinger n’en fait pas une maladie, au contraire il l’érige en principe :

« Par contre, le Concile a aussi exprimé et concrétisé la volonté de dérouler la théologie à la lumière de toutes les sources, dans leur intégralité, de regarder ces sources non point à travers le filtre de l’interprétation du Magistère de ces derniers cent ans, mais de les lire et comprendre à partir d’elles-mêmes ; le Concile a manifesté la volonté de ne point écouter la seule Tradition catholique, mais d’approfondir et d’assumer de façon critique même le développement théologique des autres églises et confessions chrétiennes 

(J. Ratzinger, Il nuovo popolo di Dio, Ed. Queriniana, Brescia, 1971, p. 310 s.)

 

L’analyse qui suit, fondée exclusivement sur l’enseignement traditionnel, démontre ces contradictions par des citations exactes, en réfutant les contre-arguments potentiels.

 

Section 1 : L’Infaillibilité de « Quanta Cura » et du « Syllabus Errorum »

 

Quanta Cura et le Syllabus Errorum condamnent les erreurs modernes, telles que le rationalisme, l’indifférentisme religieux, le libéralisme et la séparation de l’Église et de l’État. Leur infaillibilité est établie par les théologiens pré-conciliaires, qui les considèrent comme relevant du magistère ordinaire universel ou extraordinaire.

 

Le Dictionnaire de Théologie Catholique, dans l’article « Syllabus » de 1912, affirme que ce document est infaillible, car il constitue un « actus ex cathedra », lié à Quanta Cura, où Pie IX proscrit avec autorité apostolique toutes les erreurs mentionnées :

 

« Nous les rejetons, proscrivons et condamnons par Notre Autorité Apostolique ; et Nous voulons et ordonnons que tous les fils de l’Église catholique les tiennent absolument pour rejetées, proscrites et condamnées. »

 

L’article précise que les théologiens le regardent comme liant et infaillible, soit par le magistère ordinaire universel, soit par le magistère extraordinaire.

 

Franz Xavier Wernz, dans Ius Decretalium de 1905, déclare qu’il ne peut être douté que l’encyclique Quanta Cura soit une vraie définition ex cathedra du Pontife Romain, et donc infaillible.

 

Hugo von Hurter, dans Medulla Theologiae Dogmaticae de 1908, ajoute que les propositions condamnées contiennent une doctrine qui est en quelque sorte nuisible à la doctrine catholique, selon la déclaration infaillible du pontife romain.

 

Johann Cardinal Franzelin, dans une lettre du 19 mars 1868, reproduite dans Études religieuses de juillet 1889, écrit que par la volonté et le commandement du Pontife, les erreurs, qui ont été interdites par lui à d’autres occasions, sont notées comme erreurs contre la saine doctrine et à éviter par les fidèles, et rassemblées dans une sorte de sommaire, communiqué à tous les Pasteurs de l’Église universelle ; dans lequel mandat et acte semble être contenue et manifestée entièrement la volonté de donner une norme universelle de penser et d’enseigner dans ces chefs qui y sont indiqués. Il souligne que l’autorité du Syllabus est démontrée par le consensus de l’ensemble de l’épiscopat catholique.

 

Jean Bainvel, dans De magisterio vivo et traditione de 1905, affirme que la plupart des théologiens, s’appuyant sur le sens moralement unanime des Évêques et des fidèles, qui ont ainsi compris la chose, considèrent que ces propositions sont interdites par un jugement infaillible ; et en outre, la condamnation antérieure était déjà un acte infaillible, ou bien le Pape marque dans l’Encyclique Quanta Cura (qui est un acte infaillible) ces erreurs comme déjà condamnées par lui.

 

Camillo Cardinal Mazzella, dans Prælectiones scholastico-dogmaticæ de religione et Ecclesia, 6e édition de 1907, confirme que la plus célèbre collection de Pie IX est l’Encyclique Quanta Cura et le Syllabus Errorum du 8 décembre 1864. Dans ces documents, Pie IX condamne les erreurs modernes avec une autorité infaillible.

 

Ces autorités théologiques démontrent que Quanta Cura et le Syllabus établissent une norme universelle pour l’Église, acceptée par le consensus des évêques et des fidèles, en accord avec le concile Vatican I, qui enseigne que les condamnations papales sont liantes lorsqu’elles concernent toute l’Église.

 

Section 2 : Les Contradictions Spécifiques

 

2.1. La Liberté Religieuse et le Droit à l’Erreur

 

– Gaudium et Spes, au n. 16, affirme : « Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir, et dont la voix, qui l’appelle toujours à aimer et à faire le bien et à éviter le mal, résonne au moment opportun dans les oreilles de son cœur : fais ceci, évite cela. Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme ; sa dignité est de lui obéir, et c’est elle qui le jugera. La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre »

 

– Cela contredit directement la Tradition :

 

Tous les catéchismes enseignent qu’il faut bien écouter et obéir sa conscience mais qu’on a l’obligation grave de la laisser former par l’Église, sinon la conscience peut être et demeurer erronée. Et la plupart des consciences sont erronées (laxistes ou scrupuleuses etc.).

Et quoiqu’il faut toujours suivre sa conscience, même erronée, le bien commun a priorité au bien particulier. Donc la société, l’Église et surtout l’État catholique doit interdire de manifester ses erreurs en publics, même inspirés par une conscience erronée ;

en effet pour protéger le peuple chrétien d’erreurs dans la foi et les mœurs, l’individu doit être interdit et empêché dans cette espèce de liberté de conscience erronée manifestée publiquement.

 

– Et au n. 21 : « L’Église maintient que la connaissance de Dieu n’est en aucune manière en contradiction avec la dignité de l’homme, car une telle dignité a justement en Dieu son fondement et son achèvement. L’Église de son côté, bien qu’elle rejette entièrement l’athéisme, confesse pourtant sincèrement que tous les hommes, croyants et non-croyants, doivent contribuer à la construction juste de ce monde, dans lequel ils vivent tous ensemble ; ce qui ne peut certainement se faire sans un dialogue honnête et prudent. »

Cela reconnaît un droit universel à la liberté de conscience, même dans l’erreur, même en publique, et efface la distinction entre croyants et non-croyants.

 

– Cela contredit également directement « Quanta Cura », qui condamne la liberté religieuse comme «liberté de perdition » (§6)

« Contre la doctrine de l’Écriture, de l’Église et des Saints Pères, ils n’hésitent pas à affirmer que ‘la meilleure condition de la société civile est celle où aucune obligation n’est reconnue au pouvoir civil de réprimer par des peines établies les violateurs de la religion catholique, sauf lorsque la paix publique l’exige’. » (§5)

 

– Le Syllabus Errorum condamne

la Proposition 15 : « Chaque homme est libre d’embrasser et de professer la religion qu’il, guidé par la lumière de la raison, juge vraie. »

Et la Proposition 79 : « Il est faux que la liberté civile de chaque forme de culte, et le plein pouvoir accordé à tous de manifester ouvertement et publiquement n’importe quelles opinions et pensées, mène plus facilement à la corruption des mœurs et des esprits du peuple, et à la propagation de la plaie de l’indifférentisme. »

 

La contradiction est évidente, car Gaudium et Spes accorde un droit à l’erreur, tandis que Quanta Cura et le Syllabus enseignent que l’erreur n’a pas de droits et que l’État doit réprimer les fausses religions pour protéger la vraie.

 

2.2. La Séparation de l’Église et de l’État, et la Neutralité

 

– Gaudium et Spes, au n. 76, affirme : « En outre, l’Église, en vertu de sa tâche et de sa compétence, ne doit en aucune manière être confondue avec la communauté politique, ni liée à aucun système politique ; elle est à la fois le signe et la sauvegarde de la transcendance de la personne humaine. » Cela sépare complètement l’Église et l’État et nie un rôle politique à l’Église.

 

– Cela va contre le Syllabus Errorum,

Proposition 55 : « L’Église doit être séparée de l’État, et l’État de l’Église. »

Proposition 77 : « À l’époque actuelle, il n’est plus utile que la religion catholique soit considérée comme la seule religion de l’État, à l’exclusion de toutes les autres formes de culte. »

Proposition 78 : « D’où il est sagement décidé par la loi, dans certains pays catholiques, que les personnes qui y viennent résider peuvent exercer publiquement leur propre culte particulier. »

 

– Quanta Cura condamne cette séparation comme une erreur qui sape la royauté sociale du Christ : «ils n’hésitent pas à favoriser cette opinion erronée, on ne peut plus fatale à l’Église catholique et au salut des âmes, et que Notre prédécesseur d’heureuse mémoire, Grégoire XVI, appelait un délire, savoir, que « la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme, qui doit être proclamé et assuré dans tout État bien constitué »

 

La contradiction est indiscutable, car Gaudium et Spes rend l’État neutre face aux religions, tandis que l’enseignement traditionnel, comme dans Immortale Dei de Léon XIII du 1er novembre 1885, exige que l’État reconnaisse et promeuve la religion catholique.

 

2.3. L’Acceptation de la Modernité et du Progressisme

 

– Gaudium et Spes, au n. 2, affirme : « Le Concile  Le monde qu’il a ainsi en vue est celui des hommes, la famille humaine tout entière avec l’univers au sein duquel elle vit »

 

Au n. 4 : « Pour s’acquitter d’une telle tâche, l’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile… Aujourd’hui, l’humanité entre dans une nouvelle phase de son histoire, où des changements profonds et rapides s’étendent progressivement sur tout le globe. »

 

Et au n. 40 : « Tout ce que nous avons dit de la dignité de la personne humaine, de la communauté des hommes, du sens profond de l’activité humaine, constitue le fondement du rapport entre l’Église et le monde, ainsi que la base de leur dialogue mutuel. » Cela embrasse les changements modernes et la sécularisation comme positifs.

 

– Cela contredit le Syllabus Errorum,

 

Proposition 80 : « Le Pontife Romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne. »

 

– Quanta Cura condamne le modernisme comme un ensemble d’erreurs :

« contrairement à la doctrine de l’Écriture, de l’Église et des saints Pères, ils ne craignent pas d’affirmer que  ‘la meilleure forme de gouvernement est celle où le pouvoir civil n’est pas obligé de punir les violateurs de la religion catholique, sauf lorsque la paix publique l’exige’ (§5) »

 

La rupture est évidente, car Gaudium et Spes célèbre le monde moderne, tandis que Quanta Cura et le Syllabus condamnent le progressisme comme menant à l’indifférentisme et à l’athéisme.

 

2.4. La Dignité Humaine Détachée de Dieu et de la Vérité

 

– Gaudium et Spes, au n. 12, affirme :

« Croyants et incroyants sont généralement d’accord sur ce point : tout sur terre doit être ordonné à l’homme comme à son centre et à son sommet. »

 

Cela fonde la dignité sur l’homme lui-même, y compris les incroyants, et reconnaît que

« La conscience se trompe souvent par ignorance invincible sans perdre sa dignité » (n. 16).

 

– Cela contredit Quanta Cura, qui lie la dignité à la vraie religion et qui fulmine contre cette doctrine absolument fausse de la communication sociale d’où naissent les maux innombrables qui affligent la société civile.

 

– Le Syllabus Errorum condamne la Proposition 3 :

« La raison humaine, sans avoir égard à Dieu, est le seul arbitre du vrai et du faux, du bien et du mal; elle est à elle-même sa loi, et suffit, par ses forces naturelles, à procurer le bien des hommes et des peuples. »

 

Et la Proposition 18 : « Le protestantisme n’est autre chose qu’une forme diverse de la même vraie religion chrétienne, dans laquelle on peut plaire à Dieu aussi bien que dans l’Église catholique. »

 

La contradiction est directe, car Gaudium et Spes rend la dignité universelle sans nécessité de la vérité catholique, tandis que l’enseignement traditionnel, comme dans Libertas de Léon XIII du 20 juin 1888, enseigne que la vraie liberté et dignité dépendent de la soumission à Dieu et à Son Église.

 

Section 3 : Réfutation des Contre-Arguments

 

Contre-argument 1 : Les contradictions ne sont pas flagrantes, mais une différence d’interprétation.

 

Cela est réfuté, car les citations montrent des oppositions directes : Gaudium et Spes reprend exactement les propositions condamnées par le Syllabus, comme la liberté de conscience (Proposition 15) et la séparation (Proposition 55).

 

Dei Filius du concile Vatican I enseigne que les contradictions flagrantes avec l’enseignement infaillible impliquent l’hérésie : les canons qui accompagnent la Constitution sont destinés à anathématiser les « hérésies, strictement parlant ». Ainsi, toute proposition qui contredit une doctrine infaillible – c’estàdire une vérité de foi tenue par le consensus perpétuel – tombe sous le coup de l’anathème et est donc qualifiée d’hérésie.

 

Des théologiens comme Franz Xavier Wernz dans Ius Decretalium de 1905 (IV, Titre III, n°516) confirment que de telles oppositions rendent le magistère invalide : « …si une proposition s’oppose à une vérité de foi infaillible, elle rend invalide toute déclaration magistérielle qui la soutient. »

 

Contre-argument 2 : Gaudium et Spes est pastoral et s’inscrit dans la Tradition.

 

Cela est intenable, car l’enseignement pastoral ne peut contredire les condamnations dogmatiques ; Quanta Cura est infaillible via le magistère ordinaire universel, et Gaudium et Spes le renverse, ce qui le rend contraire à la foi selon Cum Ex Apostolatus Officio de Paul IV du 15 février 1559, qui n’accorde aucune autorité aux documents erronés.

 

Contre-argument 3 : Les contradictions ne sont pas une hérésie, mais un développement.

 

Dei Filius interdit les développements qui contredisent les définitions antérieures ; le renversement flagrant dans Gaudium et Spes du Syllabus (par exemple, Proposition 80 sur le modernisme) n’est pas une évolution mais une rupture.

Tout comme Hugo von Hurter dans Medulla Theologiae Dogmaticae de 1908 explique que les oppositions aux erreurs condamnées définissent la doctrine catholique. Notamment que la doctrine catholique se reconnaît avec certitude non seulement dans les propositions affirmées positivement, mais aussi dans les propositions opposées à celles qui ont été condamnées comme erronées, hérétiques, schismatiques, etc. Car puisque l’Église ne peut pas se tromper, en proscrivant le faux elle propose indirectement, au moins négativement, la vraie doctrine, laquelle doit alors être tenue comme doctrine catholique.

 

 

Conclusion

 

Ces preuves démontrent des contradictions flagrantes entre Gaudium et Spes et Quanta Cura avec le Syllabus Errorum, rendant Gaudium et Spes contraire à la foi catholique et le concile Vatican II invalide selon l’enseignement certain d’avant 1963.

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