Hérésie majeure du “Concile” Vatican II : « Dignitatis Humanae »

En contradiction avec

le dogme de la Royauté du Christ

Table des matières de l’annexe

 

    – Introduction

    – Preuves tirées de « Ils L’ont Découronné » que « Dignitatis Humanae » est en contradiction avec la Tradition

    – 1. La liberté religieuse comme droit universel

    – 2. Neutralité de l’État face à la religion

    – 3. Indifférentisme basé sur la (fausse) dignité humaine

    – 4. Coercition en matière religieuse et rôle de l’État

    – Réfutation de trois contre-arguments 

    – Conclusion

 

 

Introduction

 

Preuves tirées de « Ils L’ont Découronné » que « Dignitatis Humanae » est en contradiction avec la Tradition et hérétique

 

Dans son livre magistral « Ils L’ont Découronné », Mgr Archevêque Marcel Lefebvre démontre que la déclaration “Dignitatis Humanae” (DH) du Concile Vatican II sape l’enseignement catholique en promouvant la liberté religieuse comme un droit universel, enraciné dans la dignité humaine, et en obligeant l’État à rester neutre face aux religions.

Cela va à l’encontre de l’enseignement immuable selon lequel la religion catholique est la seule vraie, que l’erreur n’a pas de droits et que l’État est obligé de promouvoir la vraie religion. Voici les preuves spécifiques tirées du livre, avec des citations directes du Magistère d’avant 1962, suivies d’une réfutation des contre-arguments.

 

  1. La liberté religieuse comme droit universel

 

“Dignitatis humanae” (de la dignité humaine) est la déclaration du concile Vatican II sur la liberté religieuse. Elle fut votée à 2.308 voix contre 70 et promulguée par (anti-)pape Paul VI le 7 décembre 1965.

« Dignitatis Humanae » déclare en section 2:

« Ce Concile Vatican déclare que la personne humaine a un droit à la liberté religieuse. Cette liberté signifie que tous les hommes doivent être immunisés contre la coercition de la part d’individus, de groupes sociaux ou de tout pouvoir humain, de sorte que personne ne soit forcé d’agir contre ses propres convictions, que ce soit en privé ou en public, seul ou en association avec d’autres, dans les limites appropriées. »

 

Cela est hérétique en accordant un droit à l’erreur, ce qui est directement contraire à l’enseignement selon lequel seule la vérité a des droits.

 

Preuve tirée du Magistère:

 

– Le Pape Grégoire XVI dans Mirari Vos (15 août 1832) condamne la liberté religieuse comme une folie qui vient de l’indifférentisme :

“De cette source empoisonnée de l’indifférentisme, découle cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu’on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur des plus contagieuses, à laquelle aplanit la voie cette liberté absolue et sans frein des opinions qui, pour la ruine de l’Église et de l’État, va se répandant de toutes parts, et que certains hommes, par un excès d’impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion.”

 

– Le Pape Pie IX dans l’encyclique considéré par tous les théologiens de l’époque comme infaillible (au moins de par le M.U.O.. Magistère Universel Ordinaire, lire l’article “Quanta Cura” dans le D.T.C.), “Quanta Cura” du 8 décembre 1864, appelle la liberté religieuse pour toute religion une “liberté de perdition”. Le texte condamne les « opinions qui mènent à la perdition » et condamne la proposition selon laquelle « la liberté de conscience et de culte est un droit personnel pour chaque homme, qui doit être proclamé et affirmé légalement dans toute société bien ordonnée ».

 

– Le “Syllabus Errorum” (1864), annexé à “Quanta Cura” (autant infaillible de par le M.U.O.), condamne la Proposition 15: « Chaque homme est libre d’embrasser et de professer la religion qu’il, guidé par la lumière de la raison, juge vraie. »

Également la Proposition 79: « Il est faux que la liberté civile de chaque forme de culte mène plus facilement à la corruption des mœurs et des esprits du peuple, et à la propagation de la plaie de l’indifférentisme. »

 

Contradiction clairement établie:

 

“Dignitatis Humanae” reconnaît un droit à la liberté de coercition en matière religieuse, ce qui implique que les fausses religions peuvent être pratiquées, alors que le Magistère enseigne que l’erreur n’a pas de droits et que l’État doit réprimer les faux cultes lorsque cela est possible.

 

Note :

Pour éviter tout malentendu, il faut distinguer entre “droit naturel” et “droit positif” :

– le droit, prétendu naturel, moral à l’erreur : il est dans tous les cas gravement erroné et criminel

– et “le droit civil à l’immunité de contrainte” qui est erroné en principe, mais que le Magistère antérieur peut tolérer ad cautelam, pratiquement, pour éviter un plus grand mal comme par exemple une guerre religieuse.

Pourtant “l’immunité de contrainte, toujours dans tous les cas” revient en pratique à “un droit à l’erreur”.

 

 

  1. Neutralité de l’État face à la religion

 

“Dignitatis Humanae” oblige, en section 2, l’État à protéger la liberté religieuse par des « lois justes » et interdit à l’État d’imposer ou d’interdire la religion, sauf lorsque l’ordre public est menacé.

 

Cela est erreur théologique grave (haeresi proxima) car ainsi l’État est forcé à l’indifférentisme, contrairement au devoir de promouvoir la religion catholique, de la soutenir et de la protéger.

 

– Preuve tirée du Magistère:

 

– Le Pape Léon XIII dans l’encyclique “Immortale Dei” (1er novembre 1885) affirme: « L’État doit professer la religion catholique et limiter l’exercice public d’autres religions, sauf lorsque cela est toléré pour des raisons pratiques. »

 

– Le “Syllabus Errorum” condamne la Proposition 77: « À l’époque actuelle, il n’est plus utile que la religion catholique soit considérée comme la seule religion de l’État, à l’exclusion de toutes les autres formes de culte. »

et il condamne la Proposition 78 : « D’où il est sagement décidé par la loi, dans certains pays catholiques, que les personnes qui y viennent résider peuvent exercer publiquement leur propre culte particulier. »

 

– Contradiction bien claire:

 

“Dignitatis Humanae” de Vatican II enseigne que l’État doit pratiquer l’indifférentisme religieux, ce qui mène à la négation de la royauté sociale du Christ, comme établi dans l’encyclique “Quas Primas” (de Pie XI, 11 décembre 1925): « La société doit être soumise à la loi divine du Christ. »

Le Magistère exige que l’État reconnaisse la vraie religion et limite les fausses, alors que “Dignitatis Humanae” interdit à l’État de distinguer entre vérité et erreur.

 

  1. Indifférentisme est basésur la (fausse) dignité humaine

 

“Dignitatis Humanae” fonde la liberté religieuse sur la dignité de la personne humaine et affirme que cette dignité persiste après le péché, en présupposant une dignité naturelle inaltérable, indépendamment de l’état de grâce, de sorte que l’homme peut librement chercher et diffuser la (ou plutôt : sa) vérité religieuse sans coercition politique.

Le document affirme: « Le Concile déclare en outre que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine, telle que cette dignité est connue par la parole révélée de Dieu et par la raison elle-même. »  (DH n°2).

 

C’est hérétique car cela promeut l’indifférentisme en traitant toutes les religions de manière égale et en détachant la dignité de la vérité objective.

 

– Preuve tirée du Magistère:

 

– Le Pape Pie XI dans l’encyclique “Mortalium Animos” (6 janvier 1928) condamne l’indifférentisme comme « une erreur qui mène au naturalisme et à l’athéisme”. Il écrit : « Il est clair que le Siège Apostolique ne peut en aucune manière participer à leurs réunions œcuméniques, ni qu’il est permis aux catholiques de soutenir ou de collaborer à de telles entreprises. »

 

– Le Pape Léon XIII dans l’encyclique “Libertas Praestantissimum” (20 juin 1888) enseigne: « C’est pourquoi la société civile, en tant que société, doit nécessairement reconnaître Dieu comme son principe et son auteur et, par conséquent, rendre à sa puissance et à son autorité l’hommage de son culte. Non, de par la justice; non, de par la raison, l’Etat ne peut être athée, ou, ce qui reviendrait à l’athéisme, être animé à l’égard de toutes les religions, comme on dit, des mêmes dispositions, et leur accorder indistinctement les mêmes droits. »

Et dans l’encyclique “Immortale Dei” (par. 32) ce Pape écrit : « Si l’intellect adhère à de fausses idées, et si la volonté choisit le mal et s’y attache, aucune des deux facultés n’atteint sa perfection; toutes deux tombent de leur dignité innée et sont corrompues. »

 

– Contradiction:

 

“Dignitatis Humanae” de Vatican II ignore ces condamnations en affirmant que l’État doit créer des conditions pour la vie religieuse en général, indépendamment de la vérité de la religion (c’est-à-dire de la vraie religion)? Ceci sape l’unicité de l’Église catholique comme unique voie de salut, contre le dogme “Extra Ecclesiam nulla salus” (“en dehors de l’Eglise il n’y a pas de salut”) du Pape Boniface VIII, Bulle pontificale “Unam Sanctam” du 18 novembre 1302.

 

  1. Coercition en matière religieuse et rôle de l’État

 

“Dignitatis Humanae” interdit la coercition en matière religieuse et affirme que l’État est incompétent pour régir cela, et que l’État n’a qu’à garantir la liberté tout en « veillant à l’ordre public » .

C’est erreur théologique grave (haeresi proxima) cela nie l’enseignement traditionnel selon lequel l’État peut exercer la coercition pour protéger la vraie religion.

 

– Preuve tirée du Magistère:

 

– Saint Thomas d’Aquin dans la Summa Theologica (II-II, q. 10, a. 8) enseigne que l’État, en tant que bras séculier de l’Église, peut intervenir contre l’erreur et contre l’hérésie et contraindre les infidèles et les hérétiques pour éviter qu’ils nuisent à la religion:

Concernant les infidèles :

Dans le “Corpus” de l’article : “Parmi les infidèles il y en a, comme les païens et les Juifs, qui n’ont jamais reçu la foi. De tels infidèles ne doivent pas être poussés à croire, parce que croire est un acte de volonté. Cependant, ils doivent être contraints par les fidèles, s’il y a moyen, pour qu’ils ne s’opposent pas à la foi par des blasphèmes, par des suggestions mauvaises, ou encore par des persécutions ouvertes. C’est pour cela que souvent les fidèles du Christ font la guerre aux infidèles ; ce n’est pas pour les forcer à croire puisque, même si après les avoir vaincus ils les tenaient prisonniers, ils leur laisseraient la liberté de croire ; ce qu’on veut, c’est les contraindre à ne pas entraver foi chrétienne. Mais il y a d’autres infidèles qui ont un jour embrassé la foi et qui la professent, comme les hérétiques et certains apostats. Ceux-là, il faut les contraindre même physiquement à accomplir ce qu’ils ont promis et à garder la foi qu’ils ont embrassée une fois pour toutes.”

Concernant les hérétiques : “Ad 2” : “Les Juifs, s’ils n’ont nullement reçu la foi, ne doivent nullement y être forcés. Mais, s’ils ont reçu la foi,  » il faut qu’on les mette de force dans la nécessité de la garder « , dit le même chapitre des Décrétales.”

 

 

– Le Pape Paul IV dans la Bulle “Cum Ex Apostolatus Officio” (15 février 1559) affirme que les hérétiques perdent leur autorité et que l’État doit les punir :”§3 ..bien plus, ils seront abandonnés à la décision du pouvoir séculier pour subir leur juste punition..”

 

 

– Contradiction:

 

“Dignitatis Humanae” enseigne que la coercition est intrinsèquement contraire à la nature humaine, alors que le Magistère enseigne que la coercition n’est théologiquement pas contraire à la nature, surtout pour protéger le bien commun et réprimer la liberté en matière religieuse lorsque nécessaire.

 

Réfutation des contre-arguments

 

  1. “Dignitatis Humanae”est uniquement pastorale et non une rupture avec la Tradition.

 

Cela est réfuté car »Dignitatis Humanae »a des implications dogmatiques en introduisant un nouvel enseignement qui reprend des propositions explicitement condamnées, comme dans le Syllabus Errorum.

Pie XII, dans l’Allocution “Ci Riesce” (6 décembre 1953) ,déclare : « Ce qui ne répond pas à la vérité et à la loi morale n’a objectivement aucun droit à l’existence, ni à la propagande, ni à l’action.»

 

  1. “Dignitatis Humanae”met l’accent sur la tolérance, ce qui est cohérent avec l’enseignement d’avant 1962.

La tolérance admise dans “Immortale Dei” n’est qu’une concession prudente pour éviter un mal plus grand, non un droit intrinsèque de l’erreur. « Dignitatis Humanae » va plus loin en accordant un droit universel à l’erreur, ce qui est hérétique, car cela va à l’encontre de “Quanta Cura” selon lequel seule la vérité a des droits : en effet ce droit civil à l’immunité de coercition (libertas ab coactione) revient en pratique à un droit de l’erreur pour exister et se propager dans la société.

 

  1. “Dignitatis Humanae”est un développement légitime de la doctrine.

Le développement ne peut jamais contredire les définitions antérieures.

Les condamnations dans “Quanta Cura” et le “Syllabus” sont sans ambiguïté et ne laissent aucune place pour un droit universel à la liberté religieuse.

 

Conclusion

 

Ces preuves montrent en effet que « Dignitatis Humanae »est hérétique en contredisant l’Enseignement Traditionnel, comme établi dans “Mirari Vos”, “Quanta Cura”, le “Syllabus Errorum”, “Immortale Dei”, “Libertas  Praestantissimum” et “Mortalium Animos”.

Le document sape la vérité exclusive de la religion catholique, le devoir de l’État de la promouvoir et la royauté sociale du Christ.

 

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