Jean XXIII pape – Election et Acceptation (A.U.P.)

Jean XXIII pape (2)

Election et Acceptation (A.U.P.)

 

Table des matières 

  1. Préliminaires : Plan d’examen de la papauté de Jean XXIII  
  2. Introduction  
  3. Principe certain de théologie et de droit canonique  
  4. Faits historiques certains  

a) Élection du 28 octobre 1958  

b) Acceptation immédiate et universelle 

i.Par les cardinaux  

ii. Par le clergé et les fidèles  

iii. Par les États  

c) Absence d’opposition notable  

      – Aucune dissidence organisée  

      – L’Église entière agit comme si Jean XXIII était le pape légitime  

5. Conclusion logique

 

 

  1. Préliminaires :

 

Pour savoir si Cardinal Joseph Roncalli est bel et bien devenu et resté pape, nous allons vérifier chez lui toutes les conditions de la papauté en quelques chapitres:

 

– 1° Chapitre : “Élection et Acceptation (AUP)” :  d’abord, un pape doit être élu par le conclave et accepté par l’Eglise, pour recevoir la papauté de Dieu même.

 

– 2° Chapitre : “Empêchements et causes de perte de la papauté” : ensuite nous allons vérifier les empêchements et causes de perte, nous avons vu en effet dans un chapitre précédent les causes d’empêchement ou de perte de l’office de pape. Elles sont six: le Décès, l’ Abdication, la Folie, l’Hérésie Publique, l’Apostasie Publique et le Schisme Public. Ce deuxième chapitre porte sur Mgr Roncalli avant son élection

 

– 3° Chapitre : Jean XXIII après son élection

 

– 4° Chapitre : Jean XXIII “Hérétique occulte, découvert après la mort” : enfin nous examinerons des preuves, avancées après sa mort, que Jean XXIII aurait été initié dans une secte hérétique avant son élection.

 

Donc commençons avec ce 1° Chapitre : “Élection et Acceptation A.U.P.”

 

  1. Introduction:

 

Nous allons rechercher si Cardinal Joseph Roncalli a été accepté par l’Eglise, car l’AUP, l’Acceptation Universelle Pacifique d’un pape (voir le chapitre sur l’AUP) constitue un fait dogmatique qui donne une certitude (voir le chapitre sur les Faits Dogmatiques).

 

  1. Principe certain de théologie et de droit canonique

 

Saint Thomas d’Aquin enseigne que l’autorité papale procède immédiatement de Dieu, mais que la désignation de la personne du pontife est médiate par l’Église, via l’élection canonique suivie de l’acceptation pacifique et universelle. Le pape est légitime si, après son élection, il est reconnu comme tel par l’ensemble de l’Église sans opposition notable et durable.

Le Code de droit canonique de 1917 dans le canon 109 décrète que l’élection valide, suivie de l’acceptation pacifique, confère la juridiction plénière de la papauté :

 

“Ceux qui sont admis dans la hiérarchie ecclésiastique ne tirent pas leur pouvoir du consentement du peuple ni de la désignation par l’autorité séculière; mais ils sont constitués dans les degrés du pouvoir d’ordre par la sainte ordination; dans le souverain pontificat, directement par droit divin, moyennant élection légitime et acceptation de l’élection; dans les autres degrés de juridiction, par la mission canonique.”

 

Cela est confirmé par la doctrine du cardinal Billot avec clarté en posant que l’adhésion universelle et pacifique de l’Église à Pierre désigné est un signe infaillible que celui-ci est le vrai Pierre  (Louis Billot, S.J., De Ecclesia Christi).

 

4.Faits historiques certains

 

Élection du 28 octobre 1958 : Angelo Roncalli est élu au conclave par les cardinaux présents (51 votants, majorité requise : 35 voix). Il accepte immédiatement l’élection et annonce son nom : «Accipio electionem et vocabo me Ioannem XXIII» “J’accepte l’élection et je m’appellerai Jean XXIII.” (Acta Apostolicae Sedis, vol. 50, 1958, p. 909). Aucun cardinal ne conteste la validité formelle de l’élection sur le moment.

 

  1. Acceptation immédiate et universelle :
    1. Par les cardinaux : Tous les cardinaux présents au conclave lui prêtent obéissance dans la Chapelle Sixtine, selon le rite traditionnel (voir les comptes rendus officiels dans L’Osservatore Romano du 29 octobre 1958).
    2. Par le clergé et les fidèles : Dès le 29 octobre 1958, les diocèses du monde entier annoncent son élection et ordonnent des prières pour le nouveau pontife. Exemples :
      1. À Paris, le cardinal Feltin célèbre une messe d’action de grâces et insère le nom de Jean XXIII dans le canon de la messe dès le 30 octobre (La Croix, 30 octobre 1958).
      2. À New York, le cardinal Spellman fait de même (The New York Times, 29 octobre 1958).
  • En Amérique latine, en Afrique et en Asie, les nonciatures apostoliques reçoivent des télégrammes d’allégeance de tous les évêques.
  1. Par les États : Plus de 80 chefs d’État et de gouvernement envoient des félicitations officielles et reconnaissent Jean XXIII comme Souverain Pontife (Acta Apostolicae Sedis, vol. 50, 1958, pp. 915-920). Aucun État catholique ne conteste.
  1. Absence d’opposition notable :

– Aucune dissidence organisée n’apparaît en 1958-1959. Les rares voix isolées (comme celle du père Saenz y Arriaga, qui contestera plus tard) n’émergent qu’en 1963 et restent marginales, sans adhésion d’évêques ou de fidèles en nombre significatif.

– L’Église entière – clergé, fidèles, hiérarchie – agit comme si Jean XXIII était le pape légitime : insertion de son nom dans le canon de la messe partout, publication d’encycliques acceptées (Mater et Magistra, 1961 ; Pacem in Terris, 1963), et convocation du concile annoncée le 25 janvier 1959 et préparée sans contestation.

 

  1. Conclusion logique

 

Puisque l’acceptation pacifique universelle est un fait historique certain (reconnaissance par tous les évêques, insertion dans la liturgie, obéissance effective sans schisme notable), Angelo Roncalli a été constitué pape légitime par l’AUP, selon la doctrine catholique traditionnelle. Toute contestation ultérieure (postérieure à 1959) ne peut rétroactivement infirmer cette acceptation pacifique initiale, car la légitimité est acquise au moment de l’AUP.

 

Note:

Puisque dans la monde sedevacantiste plusieurs confrères, dont un certain nombre d’évêques et prêtres, tiennent une opinion différente que la mienne, j’accepte et applique l’adage “in fide unitas, in opiniis libertas, in omnibus caritas”.

Puisqu’ils sont assez nombreux, il faut tenir compte avec une “évidence extrinsèque” en leur faveur, quoique la force des arguments que j’emploie dans le texte ci-dessus le semble donner la valeur d’une “évidence intrinsèque”. En tout cas je me soumets en avance à toute décision de l’Eglise dans cette matière.

 

 

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