L’Indéfectibilité de l’Église Catholique

Doctrine de l’Indéfectibilité de l’Église Catholique

 

Tableau des matières

  1. Introduction
  2. Définition de l’Indéfectibilité
  3. Fondements Scripturaires et Traditionnels

3.1 Fondements Scripturaires

3.2 Fondements Traditionnels

  1. Aspects de l’Indéfectibilité
  2. Continuité de l’Autorité Ecclésiastique en Temps de Crise

5.1 Principe de Dévolution, Juridiction de Suppléance et Rôle des Évêques fidèles

5.2 Survie de la Juridiction en Temps de Sédévacance

5.3 Survie du Droit et de la Possibilité d’Élire un Pape jusqu’à la Fin des Temps

  1. Continuité du Magistère de l’Église

6.1 Infaillibilité et Acceptation Universelle

6.2 Survie de l’Infaillibilité en Temps Prolongés de Sédévacance

6.3 Limitations et Moyens Disponibles en Temps de Sédévacance Prolongée

6.4 Survie du Magistère Ordinaire en Temps de Sédévacance

6.5. Des exemples historiques de vacance prolongée du siège papal

  1. La Fin des Temps et la Disparition de l’Église
  2. Réfutation des Erreurs
  3. Conclusion

 

  1. Introduction

La doctrine de l’indéfectibilité de l’Église catholique est une vérité de foi divine et catholique, fondée sur la Révélation divine et affirmée par le magistère constant de l’Église avant 1963. Elle garantit que l’Église, instituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ, persévère jusqu’à la fin des temps sans jamais défaillir dans ses propriétés essentielles : sa visibilité, son unité, sa sainteté, sa catholicité, son apostolicité, son infaillibilité et son Magistère.

En effet, la perpétuité de la Loi nouvelle, selon saint Thomas d’Aquin, confirme l’indéfectibilité de l’Église comme société visible jusqu’à la fin des temps. Dans la Summa Theologica (I-II, q. 106, a. 4), il enseigne exactement : « L’état de ce monde peut subir deux sortes de changements : 1° Un changement de loi. En ce sens, aucun autre état ne doit succéder à celui de la loi nouvelle. Celle-ci a déjà elle-même succédé à la loi ancienne comme un état plus parfait succède à un état moins parfait ; mais aucun autre état de la vie présente ne peut être plus parfait que celui de la loi nouvelle… Ainsi ne peut-il y avoir dans la vie présente d’état plus parfait que celui de la loi nouvelle… L’état qui est le leur doit donc durer jusqu’à la fin du monde. » Logiquement, cette perpétuité divine exclut toute défection totale de l’Église, car une vacance prolongée sans continuité contredirait la finalité du salut promise par le Christ.

Ensuite cette vérité découle logiquement de la cause première divine : Dieu, ayant ordonné l’Église comme l’instrument nécessaire du salut, ne peut permettre qu’elle soit corrompue sans contredire Sa promesse, comme l’explique saint Thomas d’Aquin : « La foi repose sur l’autorité divine » (Summa Theologica, II-II, q. 2, a. 10).

  1. Définition de l’Indéfectibilité

L’indéfectibilité désigne la propriété par laquelle l’Église catholique, fondée par le Christ, demeure immuable dans ses caractéristiques essentielles jusqu’à la fin des temps, comme l’affirme l’Encyclopédie Catholique (1913) :

« Parmi les prérogatives conférées à Son Église par le Christ se trouve le don de l’indéfectibilité. Par ce terme, on signifie non seulement que l’Église persistera jusqu’à la fin des temps, mais encore qu’elle préservera intactes ses caractéristiques essentielles. »

Cette indéfectibilité s’applique à l’Église comme société visible et hiérarchique, et non à ses membres individuels, qui peuvent défaillir, comme on a vu maintes fois dans l’histoire de l’Église : une longue série de hérésies, de schismes (orientaux, protestants, etc.), mais jamais l’Église entière n’a-t-elle dévié.

Logiquement, l’indéfectibilité découle de la finalité divine : l’Église est l’instrument du salut, et sa défection contredirait la promesse divine.

  1. Fondements Scripturaires et Traditionnels
  • 1 Fondements Scripturaires

La promesse de l’indéfectibilité repose sur l’Écriture Sainte :

  • Matthieu 16:18 : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Cette promesse garantit que l’Église ne sera jamais vaincue par l’erreur ou la corruption.
  • Matthieu 28:20 : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » La présence continue du Christ assure la permanence de l’Église.
  • Jean 14:26 : « Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en Mon Nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que Je vous ai dit. » L’Esprit-Saint guide l’Église dans la vérité.
  • Jean 16:13 : « Quand le Consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. » Cette conduite divine exclut toute défaillance doctrinale.

3.2 Fondements Traditionnels

La Tradition apostolique, transmise par les Pères et les conciles, confirme cette doctrine. Saint Ignace d’Antioche (vers 107) écrit (Lettre aux Tralliens, 2) que lorsque vous obéissez à l’évêque comme à Jésus-Christ, il est évident que vous vivez non selon les hommes, mais selon Jésus-Christ… et qu’il faut obéir aussi au presbytère (le prêtre) comme aux Apôtres de Jésus-Christ.

Le Concile Vatican I (1870), dans Pastor Aeternus, lie l’indéfectibilité à l’infaillibilité (Session IV, chap. 4) : « L’Esprit Saint n’a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu’à travers Sa révélation ils manifestent une nouvelle doctrine : mais pour que, par Son assistance, ils gardent religieusement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres, ou le dépôt de la foi.»

  1. Aspects de l’Indéfectibilité

Selon la théologie scolastique, l’indéfectibilité se manifeste en trois aspects principaux :

  1. Dans l’existence (in esse) : L’Église subsiste toujours comme société visible et hiérarchique. Léon XIII, dans Satis Cognitum (29 juin 1896), déclare :

« Jésus-Christ a ordonné aux Apôtres et aux successeurs perpétuels des Apôtres d’instruire et de gouverner les peuples : Il a ordonné aux peuples de recevoir leur doctrine et de se soumettre docilement à leur autorité.»

  1. Dans l’enseignement (in docere) : L’Église ne peut errer dans la foi. Pie XII, dans Mystici Corporis Christi (29 juin 1943), affirme :

« Si l’Église est un corps, il est donc nécessaire qu’elle constitue un organisme un et indivisible, selon les paroles de saint Paul : Bien qu’étant plusieurs, nous ne faisons qu’un seul corps dans le Christ. »

  1. Dans l’action (in agere) : L’Église ne peut défaillir dans sa mission sanctifiante. Léon XIII, dans Caritatis Studium (25 juillet 1898), enseigne :

« Dans la foi de Pierre il n’y a rien d’insuffisant, rien d’obscur, rien d’imparfait, rien contre quoi puissent prévaloir ces mauvaises doctrines et ces opinions perverses qui sont comme les portes de l’enfer. »

  1. Continuité de l’Autorité Ecclésiastique en Temps de Crise
    • 1 Principe de Dévolution, Juridiction de Suppléance et Rôle des Évêques fidèles

Lire le chapitre sur “la juridiction de suppléance”.

En cas de crise, lorsque l’autorité apparente (pape, cardinaux, évêques) devient corrompue, le principe de dévolution s’applique, comme l’explique le cardinal Louis Billot : « Car la loi naturelle elle-même prescrit qu’en pareil cas l’attribut d’un pouvoir supérieur descend, par voie de dévolution, au pouvoir immédiatement inférieur dans la mesure où il est indispensable pour la survie de la société et pour éviter les tribulations d’un manque extrême » (Tractatus de Ecclesia Christi, Tomus Prior, Quaestio XIV, De Romano Pontifice, Thesis XXIX, § 1, pp. 610–611, 1909). Ce principe garantit que l’autorité nécessaire à la survie de l’Église passe aux évêques fidèles à la foi catholique, même en l’absence de pape.

La juridiction de suppléance, reconnue par le Code de Droit Canon de 1917 (Canon 882), permet aux prêtres et évêques d’agir pour le salut des âmes en cas de nécessité, recevant directement de Dieu l’autorité requise. Ce principe repose sur la maxime : « Suprema lex salus animarum » (la loi suprême est le salut des âmes). Ainsi, les sacrements, y compris l’ordination et la confirmation, restent disponibles.

la juridiction de suppléance (Ecclesia supplet), qui fournit l’autorité nécessaire pour le salut des âmes en cas de doute positif ou de nécessité, est aussi établie par le Canon 209 du même Code, qui énonce : « In errore communi aut in dubio positivo et probabili sive iuris sive facti, Ecclesia supplet iurisdictionem executivam tam pro foro externo quam interno. » (Dans l’erreur commune ou dans le doute positif et probable, soit de droit soit de fait, l’Église supplée la juridiction exécutive tant pour le for externe que pour le for interne.)

Les évêques fidèles, c’est-à-dire ceux qui restent fidèles à la Tradition catholique, jouent un rôle central dans la préservation de l’Église.

Saint Athanase d’Alexandrie défend la « sainte Église catholique » contre les partisans d’Arius et affirme :

« Si tamen catholici fidei, qui sunt in traditione, minimi sunt, tamen sunt vera Ecclesia Christi. »  «Même si les catholiques de la foi, qui sont dans la tradition, sont très peu nombreux, ils restent la véritable Église du Christ » (tirée de l’ouvrage de J. M. Marty “Athanase d’Alexandrie”, p. 212)

Dans la crise moderne, des évêques comme Mgr Marcel Lefebvre et Mgr Antonio de Castro Mayer, à partir de 1964, ont préservé la juridiction extra-ordinaire (de suppléance mais bien réelle) et l’enseignement fidèle, suivis par ceux de la lignée de Mgr Pierre Martin Ngô Đình Thục.

  • 2 Survie de la Juridiction en Temps de Sédévacance

Lire le chapitre sur “la juridiction de suppléance”.

La juridiction, en tant qu’autorité de gouverner et d’administrer les sacrements pour le salut des âmes, est une propriété essentielle de l’Église. En temps de sédévacance, lorsque l’autorité suprême (le pape) est absente et que l’autorité apparente est défaillante, surtout après plusieurs années de vacance du siège, la juridiction est préservée par le principe de dévolution et la juridiction de suppléance (cf. 5.1).

Saint Thomas d’Aquin soutient que l’ordre social est ordonné par la loi naturelle pour le bien commun (Summa Theologica, I-II, q. 90, a. 2) : « Dans la loi naturelle, il y a l’ordre social, afin que les hommes se rassemblent pour le bien commun. »

Une absence totale de juridiction rendrait impossible le fonctionnement de l’Église, ce qui est incompatible avec son indéfectibilité.

Historiquement, l’Église a surmonté des crises similaires, comme lors du Grand Schisme d’Occident (1378–1417), où la juridiction a été maintenue par les évêques fidèles.

  • 3 Survie du Droit et de la Possibilité d’Élire un Pape jusqu’à la Fin des Temps

La doctrine catholique enseigne que l’Église possède le droit divin et perpétuel d’élire un pape, droit qui subsiste jusqu’à la fin des temps, en vertu de son indéfectibilité. Ce droit découle de la constitution divine de l’Église comme société hiérarchique, fondée sur Pierre et ses successeurs, comme l’affirme Léon XIII dans Satis Cognitum (29 juin 1896, cf. 4).

Une absence définitive de pape contredirait la finalité divine de l’Église, car elle nécessite un chef visible pour son unité et son gouvernement, selon la logique thomiste : toute société parfaite requiert une autorité suprême pour le bien commun (Summa Theologica, I-II, q. 90, a. 3).

En période de sédévacance prolongée, ce droit survit par le principe de dévolution (cf. 5.1), qui transfère l’autorité électorale aux évêques fidèles.

Le cardinal Billot explique que « le pouvoir d’élection (d’un pape) serait dévolu au concile général» en cas de nécessité » (Tractatus de Ecclesia Christi, Tomus Prior, Quaestio XIV, De Romano Pontifice, Thesis XXIX, § 1, pp. 610–611, 1909).

Ainsi, les évêques fidèles, agissant unanimement sous le magistère ordinaire universel, peuvent élire un pape, même sans conclave formel, pour restaurer la tête visible de l’Église.

Cette possibilité est essentielle, car une défection totale de l’autorité électorale rendrait l’Église défectueuse, ce qui est impossible selon la promesse du Christ (Matthieu 16:18, cf. 3.1). Historiquement, lors du Grand Schisme d’Occident (1378–1417), l’Église a résolu la crise par l’élection d’un pape légitime, prouvant la perpétuité de ce droit.

  1. Continuité du Magistère de l’Église
  • 1 Infaillibilité et Acceptation Universelle

L’Église est infaillible dans son magistère ordinaire universel (M.O.U.), c’est-à-dire l’unanimité des évêques fidèles enseignant la Tradition.

En l’absence de pape, cette infaillibilité subsiste, car l’Église ne peut jamais être faillible.

Saint Vincent de Lérins, dans son Commonitorium (434), établit le critère de la vérité :

« ce qui a été cru partout, toujours et par tous. »

L’acceptation universelle et pacifique d’un pape par l’Église est un fait dogmatique infaillible.

  • 2 Survie de l’Infaillibilité en Temps Prolongés de Sédévacance

L’infaillibilité de l’Église, garantie divine assurant qu’elle ne peut errer dans l’enseignement de la foi et des mœurs, persiste même en période prolongée de sédévacance, car elle est une propriété essentielle de l’indéfectibilité.

Selon le Concile Vatican I (1870), dans Pastor Aeternus (Session IV, chap. 4, cf. 3.2), l’infaillibilité s’étend au magistère ordinaire universel.

En temps de sédévacance, l’infaillibilité extraordinaire (ex cathedra) n’est pas possible par le manque d’un pape, mais l’infaillibilité subsiste par le M.O.U., exercé par l’unanimité des évêques fidèles (cf. 5.1) enseignant le dépôt de la foi.

Saint Thomas d’Aquin explique : « La vérité de la foi est préservée par l’assistance divine dans l’Église » (Summa Theologica, II-II, q. 1, a. 9).

Le principe de dévolution (cf. 5.1) soutient que l’autorité enseignante passe aux évêques fidèles. Historiquement, lors de la crise arienne, des évêques comme saint Athanase (cf. 5.1) ont préservé la vérité.

  • 3 Limitations et Moyens Disponibles en Temps de Sédévacance Prolongée

En temps de sédévacance prolongée, certaines fonctions nécessitant l’autorité papale sont impossibles, mais l’Église possède tous les moyens essentiels pour fonctionner. Le magistère extraordinaire universel (M.E.U.), incluant les définitions ex cathedra ou les conciles œcuméniques, requiert un pape légitime (Concile Vatican I, Pastor Aeternus, Sess. IV, chap. 4).

Pie IX précise que le pape seul peut convoquer un concile général et en approuver les décrets : « le Pontife Romain seul possède le pouvoir de convoquer un concile général, d’en diriger les travaux, de le suspendre ou de le dissoudre, et d’en approuver les décrets. »

D’autres actes, comme la canonisation infaillible ou la nomination ordinaire des évêques, sont également suspendus.

Saint Thomas d’Aquin explique que l’unité de l’Église requiert un chef suprême pour les actes universels (Summa Theologica, II-II, q. 39, a. 1). Leur absence temporaire ne contredit pas l’indéfectibilité, car ces actes ne sont pas essentiels à la survie quotidienne.

Cependant, l’Église conserve le M.O.U. par l’unanimité des évêques fidèles (cf. 5.1), la juridiction de suppléance pour les sacrements, et le droit d’élire un pape par dévolution (cf. 5.1, 5.3). Léon XIII, dans Satis Cognitum (cf. 4), garantit que les évêques, successeurs des Apôtres, maintiennent l’Église.

  • 4 Survie du Magistère Ordinaire en Temps de Sédévacance

La survie du magistère ordinaire universel (M.O.U.) pendant une sédévacance prolongée, comme une durée actuelle de plus de 60 ans, est garantie par l’indéfectibilité et le principe de dévolution (cf. 5.1). Le M.O.U., résidant dans l’unanimité des évêques fidèles (cf. 5.1), ne dépend pas de la présence d’un pape.

Saint Vincent de Lérins exige : « Ce qui a été cru partout, toujours et par tous » (Commonitorium, 434).

Léon XIII, dans Satis Cognitum (cf. 4), confirme que les évêques maintiennent l’enseignement de la foi.

Une sédévacance prolongée ne constitue pas un défaut essentiel, car l’Église subsiste dans les évêques fidèles, conformément à la promesse du Christ : « L’Esprit de vérité… vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16:13, cf. 3.1).

6.5. Des exemples historiques de vacance prolongée du siège papal

Ils démontrent la survie de l’Église sans Pape visible pendant des années, confirmant son indéfectibilité.

– Par exemple, après la mort de Clément IV en 1268, le siège resta vacant pendant près de trois ans jusqu’à l’élection de Grégoire X en 1271 ; durant cette période, l’Église maintint ses sacrements, son enseignement et son unité par les évêques, sans défection générale.

– De même, après Nicolas IV en 1292, une vacance de 27 mois précéda l’élection de Célestin V en 1294, prouvant que l’autorité divine préserve l’Église par dévolution, comme la logique thomiste l’exige pour le bien commun.

  1. La Fin des Temps et la Disparition de l’Église

L’Église, en raison de son indéfectibilité, ne peut disparaître avant la fin des temps, c’est-à-dire le retour du Christ pour le Jugement Dernier. Selon l’Écriture, elle subsistera jusqu’à cet événement (Matthieu 28:20, cf. 3.1).

L’Encyclopédie Catholique (1913) précise : « Par ce terme, on signifie non seulement que l’Église persistera jusqu’à la fin des temps, mais encore qu’elle préservera intactes ses caractéristiques essentielles. »

L’Église militante cessera d’exister lors de la consommation des temps, transformée en Église triomphante. Le Catéchisme du Concile de Trente (1566) enseigne : « L’Église durera jusqu’à la fin du monde, car le Christ a promis d’être avec elle jusqu’à la consommation des siècles » (Partie I, Article IX).

Avant cela, une grande tribulation, marquée par l’apostasie et l’Antéchrist, surviendra (2 Thessaloniciens 2:3–8).

Saint Augustin précise : « L’Église, même réduite à un petit nombre, restera fidèle jusqu’à la fin » (De Civitate Dei, XX, 9).

  1. Réfutation des Erreurs

Les objections niant l’indéfectibilité, prétendant que l’Église a disparu ou que tous ses évêques ont défailli, sont hérétiques.

Pie IX, dans Etsi Multa Luctuosa (21 novembre 1873), condamne cette erreur : « C’est pourquoi ils nient aussi l’indéfectibilité de l’Eglise, disant avec blasphème qu’elle a péri dans l’univers entier, et que par conséquent son Chef visible et les évêques ont fait défection. »

Comme expliqué en 5.1, saint Athanase affirme que les catholiques fidèles, même peu nombreux, constituent la véritable Église.

Pie IX, dans Quartus Supra (6 janvier 1873), condamne ceux qui résistent à l’autorité légitime : «L’Église catholique, en effet, a toujours considéré comme schismatiques ceux qui résistent opiniâtrement à ses légitimes prélats… et qui refusent d’exécuter leurs ordres et même de reconnaître leur autorité. »

La résistance des évêques fidèles (cf. 5.1) prouve que l’Église subsiste. Les prophéties, comme celle de saint Paul (Romains, conversion des Juifs) ou de La Salette, annoncent un triomphe de l’Église avant l’Antéchrist, réfutant l’idée que la fin des temps est arrivée (cf. 7).

  1. Conclusion

L’indéfectibilité de l’Église est une vérité de foi certaine, garantissant sa permanence, son infaillibilité et sa mission sanctifiante jusqu’à la fin des temps. Les principes de dévolution et de juridiction de suppléance (cf. 5.1) assurent la continuité de l’autorité et du magistère en temps de crise, y compris l’infaillibilité par le magistère ordinaire universel et le droit d’élire un pape (cf. 5.3). L’Église ne disparaîtra qu’à la consommation des temps, lors du retour du Christ (cf. 7). Les catholiques fidèles, même peu nombreux, maintiennent l’Église véritable (cf. 5.1), dans l’attente du triomphe promis, conforme aux prophéties des saints. Cette doctrine, ancrée dans l’Écriture, la Tradition et le magistère, offre une certitude inébranlable pour les fidèles.

 

Note:

Puisque dans la monde sedevacantiste plusieurs confrères, dont un certain nombre

d’évêques et prêtres, tiennent une opinion différente que la mienne, j’accepte et

applique l’adage “in fide unitas, in opiniis libertas, in omnibus caritas”.

En tout cas je me soumets en avance à toute décision de l’Eglise dans cette matière.

 

 

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