L’Étoile de Bethléem selon le grand savant Jean Keppler

Chers fidèles,

Voici, pour l’édification des âmes pieuses attachées à la vraie foi catholique, un article rédigé avec soin et beauté, exposant l’hypothèse astronomique du vénérable Johannes Kepler sur l’Étoile de Bethléem. Cet écrit s’inspire de la doctrine certaine de l’Église, qui voit dans les cieux un témoignage de la providence divine, sans rien affirmer dogmatiquement sur la nature exacte de ce signe, qui peut être naturel ou miraculeux selon le bon plaisir de Dieu.

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L’Étoile de Bethléem : Lumière Divine dans les Cieux Étoilés

En cette sainte saison de Noël, où nos cœurs se tournent vers la crèche de Bethléem, il est doux et profitable de contempler les merveilles que Dieu a disposées pour annoncer la naissance de Son Fils unique. Parmi ces prodiges, l’Étoile qui guida les Mages d’Orient occupe une place éminente, comme le rapporte l’Évangile selon saint Matthieu : « Nous avons vu son étoile à l’orient, et nous sommes venus pour l’adorer » (Matthieu 2, 2). Ce signe céleste, qui les mena jusqu’au divin Enfant, n’est pas seulement un miracle poétique, mais un témoignage de l’harmonie entre la création et la rédemption. C’est dans cette perspective que le grand astronome catholique Johannes Kepler (1571-1630), homme de science et de foi profonde, proposa une explication rationnelle et pieuse, fondée sur des calculs précis, sans contredire la possibilité d’un intervention surnaturelle.

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Kepler, dont l’œuvre s’enracine dans la tradition thomiste de voir la science comme servante de la théologie, observa en 1603-1604 une conjonction remarquable entre les planètes Jupiter et Saturne, suivie d’une nova éclatante. Frappé par ce phénomène, il entreprit de calculer si des événements similaires avaient pu se produire autour de l’époque de la Nativité. Ses recherches, publiées en 1614, révélèrent qu’en l’an 7 avant Jésus-Christ – date compatible avec les chronologies traditionnelles de l’Église – une triple conjonction de Jupiter et Saturne s’était produite dans la constellation des Poissons. Ces deux astres, approchant l’un de l’autre à trois reprises – en mai, septembre et décembre –, apparurent aux yeux des observateurs comme un astre d’une brillance exceptionnelle, digne d’attirer l’attention des sages orientaux versés dans l’astronomie babylonienne.

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Pour les Mages, cette conjonction n’était pas un hasard fortuit, mais un symbole providentiel : Jupiter, planète royale, évoquait un roi naissant ; Saturne, associé au peuple d’Israël ; et les Poissons, signe de la Judée. Ainsi, Dieu, Maître souverain de l’univers, aurait pu user de ce phénomène naturel pour appeler les Gentils à la crèche, accomplissant les prophéties qui annoncent le salut universel : « Les nations marcheront à ta lumière » (Isaïe 60, 3).

Mais comment cette Étoile sembla-t-elle se mouvoir, disparaître, réapparaître et enfin s’immobiliser, comme le décrit l’Évangile ? Kepler, avec une logique impeccable et des computations exactes, expliqua ces apparences par les lois du mouvement céleste, découvertes en partie par lui-même. D’abord, le mouvement apparent : les planètes, vues depuis la Terre, suivent une trajectoire qui les fait progresser d’est en ouest nuit après nuit, guidant ainsi les Mages sur leur long périple de plusieurs mois. Cette progression n’est pas miraculeuse en soi, mais ordonnée par la sagesse divine pour correspondre à leur voyage.

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Ensuite, la disparition au-dessus de Jérusalem : Kepler nota que, lorsque les planètes s’approchent trop du Soleil à notre regard, elles deviennent invisibles, masquées par sa lumière éclatante. Cela coïncide avec le récit évangélique, où l’Étoile semble s’effacer à l’arrivée des Mages dans la Cité sainte, les obligeant à consulter Hérode : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Matthieu 2, 2). Ce voile temporaire n’est pas une extinction, mais une occultation naturelle, permettant à la providence de faire entrer en scène le tyran pour accomplir les Écritures.

Puis, la réapparition : la nature triple de la conjonction – les astres se séparant puis se rapprochant à nouveau – donna l’impression d’un retour lumineux. Après une phase de distance apparente, Jupiter et Saturne se réunirent derechef, incitant les Mages à poursuivre vers Bethléem, comme si l’Étoile renaissait pour les conduire au but.

Enfin, l’immobilisation : voici le couronnement de l’explication keplérienne. Kepler démontra que Jupiter, lors de cette conjonction, entra dans une phase de mouvement rétrograde apparent – un effet optique dû à la position relative de la Terre. La planète sembla ralentir, s’arrêter (dans ce qu’on appelle la phase stationnaire), puis inverser sa course. En décembre 7 avant Jésus-Christ, cette station se produisit précisément, faisant apparaître l’Étoile comme figée au-dessus de la maison où reposait l’Enfant : « Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vînt s’arrêter au-dessus du lieu où était l’Enfant » (Matthieu 2, 9).

Cette hypothèse, loin d’être une réduction matérialiste, exalte la gloire de Dieu Créateur, qui ordonne les astres pour Ses desseins salvifiques. Comme l’enseigne saint Thomas d’Aquin dans sa Somme Théologique (Ia, q. 115, a. 4), les corps célestes peuvent influencer les événements inférieurs par disposition divine, sans porter atteinte au libre arbitre. L’Église, dans sa sagesse immémoriale, n’a jamais défini la nature de l’Étoile – elle pourrait être un pur miracle, une comète, ou cette conjonction utilisée par la providence. Ce qui est certain, c’est qu’elle mena les premiers représentants des nations païennes à adorer le Verbe Incarné, préfigurant l’appel de tous les peuples à la vraie foi catholique.

Chers fidèles, en méditant ce mystère, redoublons de ferveur en cette octave de Noël. Que l’Étoile de Bethléem illumine nos âmes, nous guidant vers la crèche éternelle du Ciel. Prions la Très Sainte Vierge Marie, Étoile du Matin, de nous obtenir la grâce de suivre fidèlement ce signe divin jusqu’au trône du Roi des rois.

Que la paix de l’Enfant Jésus règne en vos cœurs.

En union de prières,

Votre serviteur dans le Christ.

Puissiez-vous trouver en ces lignes une source de consolation et d’émerveillement spirituel.

 

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