La voie sur terre vers le ciel
Introduction
Il faut tout faire avec foi, espérance et charité. Sans la foi, on ne sait rien du surnaturel, et sans la charité, rien ne sert à rien. La charité a besoin de l’espérance pour être parfaite ; elle doit savoir que le Bien-Aimé nous invite, ou mieux que nous sommes invités chez le Bien-Aimé pour l’éternité. La charité veut être unie, sinon elle est frustrée.
C’est dans la plus grande foi, espérance et charité possibles que l’on prend la voie la plus courte et la plus puissante :
1. La première chose à laquelle on doit se consacrer de toutes ses forces est l’humilité. Saint Benoît l’a bien compris et il est devenu le père du monachisme occidental. Sans actes d’humilité, sans humiliations acceptées, on ne peut croître en humilité. Ces humiliations sont faciles à susciter, et ainsi l’humilité peut s’accroître par la méditation sur notre relation à Dieu. Tout notre être et notre existence, toutes nos qualités et propriétés sont infiniment plus petits que Dieu, car Dieu est infini, étant en Lui-même, tandis que nous sommes des créatures limitées. De plus, beaucoup de nos qualités sont moindres que celles de certains de nos semblables, et certaines nous font totalement défaut ou sont si faibles qu’elles sont plutôt des infirmités ou des vices. Puisque la différence avec Dieu est donc infinie, cette méditation est inépuisable. Que Dieu possède tout à un degré infini a même été prouvé par la philosophie (Aristote, saint Thomas d’Aquin). Cette méditation n’est donc pas difficile.
Puisque nous nous humilions dans cette méditation, deux effets salutaires se produisent :
– à chaque acte d’une vertu (l’humilité), cette vertu croît (comme habitus), c’est une loi psychologique ;
– Notre-Seigneur Jésus dit : « Qui s’humilie sera élevé », par cet exercice nous nous humilions, donc nous sommes élevés par Jésus (par des grâces, des consolations, des exaucements de prières, etc.).
Une seconde méthode pour croître en humilité est, comme Marie (écrit le Montfort au début de sa Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge), de demander à Dieu Lui-même des humiliations, que nous devrons ensuite supporter avec Ses grâces. Cela est plus difficile et plus dur que la méditation que nous maîtrisons nous-mêmes. Les deux méthodes sont efficaces. Pratiquez-les toutes deux, mais demandez des humiliations dont Dieu sait que nous les supporterons bien.
Demandez ensuite la persévérance finale et la plus haute sainteté possible pour laquelle Dieu vous a créé. C’est une prière très agréable à Dieu et c’est la chose la plus importante dont vous ayez besoin : la persévérance finale et votre vocation à la sainteté.
En effet, lisez-le chez les saints auteurs : celui qui a la persévérance finale a tout (Dieu au ciel), celui qui ne l’a pas n’a rien dans l’éternité, même s’il avait tout le reste sur terre.
2. La seconde chose est de se consacrer entièrement, dans cette humilité, à la dévotion intérieure à Notre-Dame, comme le Montfort le dit dans l’œuvre mentionnée et aussi dans « Le secret de Marie ». La voie mariale est la plus courte, la plus facile et la plus parfaite vers Jésus et vers Dieu. D’ailleurs Marie fut la championne de l’humilité, elle le chante dans le Magnificat : « Il a regardé la bassesse de sa servante ».
3. Dans cette dévotion et voie mariale, il faut se concentrer sur aimer Dieu de toutes ses forces. Car l’amour de Dieu est la chose la plus importante que nous ayons à faire. Notre-Seigneur Jésus le dit : aimer Dieu de toutes nos forces et le prochain comme nous-même est le résumé de toute la religion.
4. En résumé : vivez dans une humilité continuelle, comme esclave d’amour de Marie, avec, en, par et pour Elle, contemplez les quatre grands œuvres d’amour de Dieu – Création, Providence, Rédemption et Sanctification – et voyez combien Il est aimable afin de pouvoir L’aimer continuellement jour et nuit, et croître en cela.
5. Si notre amour n’est pas assez grand pour suffire et que le mal nous attire encore, il vaut mieux méditer quotidiennement et autant que possible sur les quatre fins dernières. La Sainte Écriture dit : celui qui pense à ses fins dernières ne péchera pas. Ces fins dernières sont : la mort, le jugement, le ciel ou l’enfer. Il y a beaucoup d’écrits à ce sujet, lisez-les si l’inspiration vous manque.
6. Puisque pour nous ici et maintenant la Rédemption est Son plus grand œuvre pour nous, occupons-nous-en surtout. Soyons des membres aussi parfaits que possible de la sainte Église, attachés à sa doctrine, à sa morale, à ses sacrements, sacramentaux, dévotions et prières. Pratiquez surtout la dévotion au saint Sacrifice de la Messe et à la sainte Communion, car ce sont les dévotions les plus puissantes. Saint Jean Bosco et le père Poppe recommandaient les trois dévotions blanches comme les plus puissantes pour obtenir des grâces : l’Hostie blanche, la Dame blanche (Marie) et le Seigneur blanc (le Pape, c’est-à-dire étudier la doctrine infaillible de l’Église, les catéchismes, etc.).
7. Puisque nous sommes dans une crise violente de l’Église, il est vital que nous appartenions à la vraie Église, au groupe qui est vraiment l’Église, qui a des sacrements valides, et qui n’est ni hérétique, ni semi-hérétique, ni schismatique, et qui défend le bien commun de l’Église. Alors l’obéissance est d’une importance essentielle, car c’est par la désobéissance dans l’orgueil qu’est venu le péché originel, et Notre-Seigneur Jésus a été obéissant jusqu’à la mort de la croix.
8. Puisque la charité est la plus importante (1 Cor 13), il faut surtout s’y appliquer et, dans cette charité, demander à Marie la persévérance finale. Elle le veut et le peut donner ; c’est pourquoi la sainte Église nous fait prier dans l’« Ave Maria » : « maintenant et à l’heure de notre mort. Amen. »
Si vous voulez me témoigner votre gratitude pour cet article, vous ne pouvez mieux faire que de prier pour moi, pauvre pécheur. Je vous en remercie par avance.